Thomas Noyer
SUISSE
A la fin de l’heure la psychiatre m’informe qu’elle facture une demi-heure de plus la première séance pour « l’établissement du dossier ». Bigre, je venais de payer mon heure de psychothérapie l’équivalent de deux jours de salaire de ma femme de ménage. Même si je connaissais cette pratique car un de mes premiers collègues psychiatre m’avait encouragé à l’adopter, j’étais secoué.
Pauvre mais riche
Il y a aussi d’autres pratiques : un de mes formateurs adaptait ses honoraires au salaire de ses clients. Ça m’avait touché. Quelques années plus tard je mettais en place le don solidaire, un système qui permet à des clients de contribuer à un fond. Je double leur contribution et en gratifie ponctuellement des clients qui j’estime s’engagent dans la thérapie avec des moyens financiers très limités à condition qu’ils me remettent un mot de gratitude pour chaque personne donatrice.
Mais le don du cœur n’a pas besoin d’un cadre. Lorsque j’annonçais à Paul ma démission du cabinet de psychiatrie, il m’a répondu vouloir me suivre en cabinet privé et ne pas en avoir les moyens.
Moi :
Combien vous coûte une séance, actuellement ?[1]
Paul :
14CHF l’heure
Moi :
Alors je vous propose de me régler 14CHF l’heure
Il n’a pas accepté et a mis plusieurs semaines à trouver un compromis qui lui était satisfaisant. Il m’a suivi encore quelques années à 50CHF la séance, et nous étions tous les deux remplis de gratitude.
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