Cette étude observationnelle prospective multicentrique visait à comparer l'aptitude des facteurs génétiques, sociodémographiques et cliniques à prédire la survie en cas de maladie d'Alzheimer (MA) d'apparition précoce (<65 ans="" apparition="" d="" la="" lzheimer="" maat="" maladie="" p="" par="" rapport="" tardive="" versus="">
Ont été inclus 1 017 sujets atteints de MA légère à modérée qui commençaient un traitement par inhibiteur de la cholinestérase. Parmi ces sujets, 143 présentaient une MAAP et 874 une MAAT. En 18 ans de suivi, il a été documenté 912 décès dont 115 (80 %) chez des patients avec MAAP et 797 (91%) chez des patients avec MAAT.
Pour les patients avec MAAP, les facteurs prédictifs indépendants de mortalité étaient la vie solitaire masculine (HR [hazard ratio] = 2,71 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,18 à 6,22 ; p = 0,019), des scores plus faibles sur l'échelle des activités instrumentales de la vie quotidienne (HR = 1,07 ; IC95 de 1,02 à 1,11; p = 0,002), et un vitesse de détérioration plus rapide des activités de base de la vie quotidienne (HR = 0,87 ; IC95 de 0,77 à 0,98; p = 0,026).
Pour les patients avec MAAT, un risque de mortalité plus élevé était constaté chez les hommes qu'ils vivent seuls ou non (HR = 1,64 ; IC95 de 1,41 à 1,92 ; p < 0,001) et en cas d'âge plus élevé au départ (HR = 1,04 ; IC95 de 1,03 à 1,06; p < 0,001), d'utilisation de traitements antihypertenseurs ou cardiovasculaires (HR = 1,26 ; IC95 de 1,09 à 1,47 ; p = 0,002), d'utilisation d'antidiabétiques (HR =1,51 ; IC95 de 1,06 à 2,14 ; p = 0,021), de moins bonne capacité cognitive (HR = 1,02 ; IC95 de 1,01 à 1,03 ; p < 0,001), d'activités de base de la vie quotidienne plus basses au départ (HR = 1,05 ; IC95 de 1,02 à 1,09 ; p = 0,004) et d'une détérioration plus rapide dans l'échelle d'évaluation de la MA, dans la sous-échelle cognitive (ADAS-cog HR = 0,99 ; IC95 de 0,98 à 0,99; p = 0,004) et dans l'échelle de l'automaintien de la forme physique (PSMS HR = 0,92 ; IC95 de 0,89 à 0,95 ; p <0 p="">
Au vu des différences observées, les investigateurs suggèrent que les patients avec MAAP ou MAAT pourraient tirer profit d'évaluations cliniques différentes et plus adaptées à leur profil de risque.
Ils soulignent notamment que, chez les patients avec MAAP, un déficit des activités de la vie quotidienne constitue un facteur de risque important. Par ailleurs, les hommes jeunes vivant seuls ont un risque de décès presque trois fois plus élevé que les hommes appariés vivant en famille.
Dr Jean-Claude Lemaire
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