Suite aux données d’un travail de thèse de psychiatrie réalisé à partir des bases de données de l’Assurance-maladie des Pays de la Loire, sur une population de près de 20 000 individus et soutenue le 11 octobre à l’université de Nantes, l’ANSM rappelle les recommandations de suivi cardio-métabolique des patients sous antipsychotiques émises en 2010.
Dans cette thèse, les remboursements des bilans biologiques de près de 20 000 adultes et enfants ayant débuté des antipsychotiques entre le 1er juillet 2013 et le 31 décembre 2017 ont été étudiés sur la base des données de l’Assurance maladie. Il en ressort que moins de 3 % des patients (2,89 %) ont eu les trois bilans complets recommandés, 15 % n’ont eu aucun suivi sur l’ensemble de la période. La majorité (74 %) a eu un bilan partiel à un moment des années observées.
Dans son communiqué de ce jour, l’agence du médicament rappelle qu’un traitement par antipsychotiques « peut être à l’origine d’une prise de poids et de troubles métaboliques tels que diabète et/ou dyslipidémie. » Aussi, la mise en place de ces traitements et leur adaptation exigent une « collaboration étroite entre le psychiatre et le médecin généraliste afin d’assurer une prise en charge optimale du patient. »
Avant tout traitement, il est recommandé de rechercher les facteurs de risque du patient (antécédents médicaux, traitements en cours, hygiène de vie), de pratiquer des bilans cliniques et biologiques (calcul de l’indice de masse corporel, mesure du périmètre ombilical, mesure de la pression artérielle, dosages à jeun de la glycémie, du cholestérol (total, HDL, LDL) et des triglycérides. Une glycémie et un bilan lipidique sont réalisés à trois mois, puis une surveillance annuelle de la glycémie, et tous les cinq ans pour les lipides.
Pendant le traitement, une surveillance étroite devra porter sur le poids et la PA. Le patient et son entourage doivent être informés de la nécessité de consulter rapidement, en cas de survenue de symptômes évocateurs d’un diabète (polyurie, polydipsie, perte de poids).
Plus récemment, en 2015, La Fédération Française de Psychiatrie et le Collège National Professionnel de Psychiatrie ont publié des recommandations labellisées par la HAS, pour améliorer le suivi somatique de ces patients.
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