| 08.12.2017
Crédit Photo : Surgical Tribune
Chirurgien orthopédiste en milieu hospitalier à Turin, Marco Dolfin est devenu paraplégique à la suite d'un accident de la route. Après un an de rééducation épuisante, il a réintégré le service de l’hôpital San Giovanni Bosco et opère à nouveau ses patients grâce à un exosquelette construit par le département d’orthopédie turinois Maria Adelaide.
La vie de ce praticien aujourd’hui âgé de 36 ans a changé en 2011. À peine recruté et tout juste de retour de son voyage de noce, Marco Dolfin a un accident de moto, une collision frontale. Transporté d’urgence à l’hôpital, il quitte le bloc opératoire avec les deux jambes paralysées car un hématome comprime la moelle épinière. « En tant que médecin, j’ai immédiatement compris que je n’aurais plus jamais marché même si mes confrères me cachaient la vérité », se souvient aujourd’hui ce chirurgien né dans une famille de médecins. Son père et sa sœur sont gynécologues, sa mère pédiatre. En sortant de l’hôpital dans un fauteuil roulant, il entame un parcours de réhabilitation. « Mon objectif était de recommencer à travailler le plus tôt possible », a confié Marco Dolfin au quotidien milanais « Il corriere della Sera ».
Un modèle bientôt testé en France
Lorsqu’il réintègre le service d’orthopédie, deux solutions sont envisagées compte tenu de sa paralysie : opérer seulement les mains et les pieds, deux interventions que le praticien peut effectuer assis. « Trop peu pour moi, la chirurgie et la médecine sont une passion », affirme le jeune chirurgien qui se voyait plutôt implanter des prothèses de genou, de hanche, soigner des traumatismes du bassin, ses spécialités. Mais en fauteuil roulant, c’était impossible.
En 2012, le département de prothèses orthopédiques trouve la parade en lui construisant un exosquelette. Une sorte de chaise verticale ou de robot unique en son genre qui lui permet de marcher. Un modèle quasiment identique à celui qui sera testé en France en 2018 sur trente-cinq patients paraplégiques. Grâce à ce prototype unique dans le milieu médical, le Dr Dolfin peut se tenir debout et opérer quasiment aussi confortablement qu'avant son accident.
« Lorsque je rentre dans le bloc, je vois briller une drôle de lueur dans les yeux de mes patients lorsqu’ils me voient, je ne sais pas si c’est l’effet de l’anesthésie ou si c’est moi… », s’interroge le Dr Dolfin avec une pointe d’ironie. Entre deux opérations, ce chirurgien a aussi trouvé le temps de participer aux Jeux Paralympiques 2016 à Rio de Janeiro.
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