Ce 6 décembre, le Parlement européen a organisé, en coopération avec le forum européen des personnes handicapées, le quatrième Parlement européen des personnes handicapées. Créé en 1997, ce parlement se réunit tous les cinq ans afin de faire avancer la réflexion de l'Union européenne sur le handicap avec les personnes directement concernées, selon le principe du "rien sur nous sans nous".
Cette grand messe a rassemblé plus de 500 représentants du monde associatif, pour la plupart porteurs eux-mêmes de handicap ainsi que les députés européens et les représentants d'autres institutions européennes. Alicia Jovin, chargée de mission pairémulation à la Croix-Rouge française y a participé pour la première fois. "Ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'on est vraiment dans l'autoreprésentation", explique la jeune femme, elle-même atteinte de myopathie, même si elle regrette que le nombre d'interventions programmées laissent peu de place pour le débat.
Le parlement a réfléchi à la participation des personnes en situation de handicap à la vie publique et politique, et en particulier à la façon de rendre les élections européennes de 2019 le plus accessible possible. Une accessibilité qui passe par un argumentaire facile à comprendre, quel que soit le type de handicap, mais aussi par le respect du droit de vote pour tous les citoyens. À l'opposé d'une capacité électorale validée par des tests en Espagne ou laissée à l'appréciation du juge des tutelles en France. Le parlement a adopté un manifeste (en version anglaise) qui sera diffusé à tous les candidats à l'élection de 2019 les invitant notamment à prévoir une campagne électorale adaptée.
Les représentants ont également adopté une résolution (en anglais) pour orienter la stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées. "Les personnes en situation de handicap ont souvent été les plus touchées par la crise économique, explique Alicia Jovin. Les États ne doivent plus se cacher derrière cette crise pour ne pas tout mettre en œuvre pour rendre la société réellement accessible et inclusive à l'école, dans les transports, les lieux publics, le travail. À terme, la question de handicap ne devrait plus exister en tant que telle mais infuser tous les secteurs de la vie publique où la question de l'accessibilité et de la compensation doit toujours être posée. Nous estimons que c'est une question de dignité", conclut la représentante de la Croix-Rouge française.
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