REPORTAGE Au sein de l’unité Charcot de l’hôpital de Cadillac, le personnel est à bout, pointant un manque de moyens humains et une dégradation de ses conditions de travail depuis quelques mois…
- Après une grève d’une semaine fin septembre, pointant des dégradations des conditions de travail, les soignants estiment aujourd’hui que la situation est toujours dangereuse pour la sécurité des soignants et des patients.
- La Direction n’envisage pas d’augmenter les moyens humains mais réfléchit à d’autres modes d’organisations pour soulager le personnel d’une partie de ses tâches administratives.
Derrière les belles façades classiques et les arbres centenaires du parc, tout n’est pas rose pour le personnel soignant du centre hospitalier de Cadillac, situé à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux. Dans ce centre de prise en charge de la maladie mentale, une grève d’une semaine a eu lieu fin septembre pour interpeller la direction, en particulier sur la réduction de l’effectif du pool de nuit. Plus de deux mois après cette mobilisation, dans cet hôpital qui a une capacité d’accueil de 488 lits et emploie plus de 1.300 agents, on est toujours sur « un risque majoré » et « un état de crise permanent », si on en croit Laurent Laporte, secrétaire général au syndicat CGT de l’hôpital de Cadillac.
Le pool de nuit au cœur des revendications
L’unité Charcot, qui prend en charge des patients hospitalisés sans leur consentement, accueille 22 patients, pour une capacité d’accueil de 18. Si on croise des mines hagardes de malades dans les couloirs, le service est plutôt calme ce lundi matin. Mais les équipes soignantes sont constamment sur le qui-vive car en psychiatrie les crises font partie du travail, y compris la nuit, lorsqu’elles sont en effectif plus réduit. Or à partir du 1er janvier, le pool de nuit ne comptera plus qu’un seul aide soignant par nuit (soit deux en tout contre cinq auparavant).
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