| 06.12.2017
« Le sommeil est un indicateur important de santé de la personne ». Le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil, sait de quoi elle parle. Présidente du réseau Morphée (réseau consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil), elle a dévoilé ce mercredi les résultats préoccupants d'une étude* sur la qualité de sommeil chez les soignants, en complément de l'enquête sur le suicide réalisée par l'association Soins aux professionnels de santé (SPS).
Non seulement les quelque 880 soignants ayant répondu ont beaucoup moins de temps de sommeil (6 heures contre 6,45 heures chez les non soignants), mais ils sont plus nombreux à travailler le soir (19 % contre 15 %) et à avoir des horaires décalés (39 % contre 26 %) ou du travail posté (81 % contre 31 %).
Autre résultat significatif : 60 % des soignants déclarent dormir moins de six heures en semaine (contre 44,8 % des non soignants). Les recommandations internationales mentionnent une durée de 7 heures minimum.
Sentiment de privation lié au travail
Or, près de la moitié des soignants (48 %) ont le sentiment d'être privés de sommeil « à cause de leur travail ». Ce sentiment est plus fréquemment ressenti chez les infirmiers (69 %) et chez les médecins (38 %). Et parmi les 60 % de soignants qui dorment moins de six heures par nuit en semaine, les trois quarts établissent un lien direct avec leur profession !
Le manque significatif de sommeil a un impact sur la santé. « Les personnes en privation de sommeil présentent un IMC plus élevé, sont plus somnolentes, ont un risque d'anxiété ou de dépression sévère », relève l'étude. « L'insomnie est une plainte très fréquente chez les soignants. Et 37 % se plaignent d'un risque d'endormissement au volant », signale le Dr Sylvie Royant-Parola.
De fait, la majorité des soignants ne sont pas épargnés par les troubles du sommeil : 62 % ont des difficultés d'endormissement, 71 % des éveils précoces, 67 % un sommeil non-récupérateur.
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