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lundi 4 décembre 2017

Le chien, protecteur cardio-vasculaire

Selon une étude suédoise, le risque de mortalité toutes causes confondues serait réduit de 20 % chez les propriétaires de toutous, et de 23 % pour les causes cardio-vasculaires.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

La race du chien n’est pas indifférente : les chiens de chasse sont les meilleurs gardiens du cœur de leur maître, selon l’équipe de Mwenya Mubanga, de l’université d’Uppsala, en Suède.
La race du chien n’est pas indifférente : les chiens de chasse sont les meilleurs gardiens du cœur de leur maître, selon l’équipe de Mwenya Mubanga, de l’université d’Uppsala, en Suède. DR


Dix mille pas et plus. Le chien, déjà le meilleur ami de l’homme, serait-il aussi son meilleur cardiologue ? Depuis des décennies, des chercheurs scrutent les effets de ce compagnon à quatre pattes sur la santé de son maître. Et beaucoup d’études ont retrouvé des bénéfices : sur la tension artérielle, le niveau de lipides dans le sang, le poids, ou encore la survie à un accident cardiaque. Ces bienfaits ont été attribués au support social conféré par le toutou, et à la motivation qu’il représente pour l’activité physique (les indispensables promenades quotidiennes).

En 2013, l’analyse de cette littérature médico-canine a convaincu l’Association américaine de cardiologie (AHA) de publier un avis et des recommandations scientifiques sur le sujet. « Posséder un animal de compagnie, en particulier un chien, est une option raisonnable pour réduire les risques cardio-vasculaires », conclut la société savante. Non sans humour, elle précise cependant que « l’adoption, le sauvetage ou l’achat d’un animal ne devraient pas être faits dans le but principal de réduire ces risques cardio-vasculaires ».

La dernière étude scientifique, publiée en ligne le 17 novembre dans la revue Scientific Reports par une équipe suédoise, va-t-elle permettre à l’AHA d’aller un cran plus loin dans ses recommandations ? Pour parfaire la démonstration des effets cardioprotecteurs des chiens, Mwenya Mubanga (université d’Uppsala) et ses collègues ont employé les grands moyens. Il faut dire que la Suède, comme les autres pays scandinaves, dispose d’outils puissants de santé publique : un système développé de registres. Ces bases de données recueillent de manière exhaustive des informations dans de nombreux domaines : état civil, données de santé et de mortalité, jumeaux… Les Suédois disposent même de deux registres canins : le principal, géré par le ministère de l’agriculture, identifie les canidés par un tatouage à l’oreille ou une puce sous-cutanée ; tandis qu’un club recense ceux avec un pedigree certifié. Au total, 83 % des chiens suédois sont donc enregistrés.

L’« effet chien » est encore plus probant chez les personnes vivant seules, avec une baisse du risque de 36 % de mortalité cardio-vasculaire.








En chaînant les données de plusieurs registres, les chercheurs d’Uppsala ont identifié 3,4 millions de Suédois âgés de 40 à 80 ans, indemnes de maladie cardiaque, et ils les ont suivis pendant douze ans. A la fin de l’étude, le risque de mortalité toutes causes confondues se révèle réduit de 20 % chez les propriétaires de chien, et de 23 % pour les causes cardio-vasculaires. L’« effet chien » est encore plus probant chez les personnes vivant seules, avec une baisse du risque de 36 % de mortalité cardio-vasculaire. La race n’est pas indifférente : les chiens de chasse sont les meilleurs gardiens du cœur de leur maître, selon l’équipe de Mwenya Mubanga.

Avec ce travail, le plus vaste jamais mené dans ce domaine, les Suédois font de plus un pied de nez à leurs voisins norvégiens, qui avaient récemment échoué à mettre en évidence un quelconque effet des chiens sur la longévité de leurs propriétaires (PlosOne du 29 juin).

De nombreuses études l’ont en tout cas bien établi, les propriétaires de toutous marchent significativement plus que les autres. Environ vingt-deux minutes et 2 760 pas de plus quotidiennement, ont calculé des chercheurs britanniques sur un échantillon de personnes âgées vivant en logement social (BMC Public Health, 2017). En Angleterre, toujours, une équipe de Cambridge vient, elle, de faire la preuve qu’il n’y a rien de mieux que Médor pour mettre le nez dehors par tous les temps. Même dans les pires conditions météo, les personnes qui marchent avec leur compagnon à quatre pattes ont un niveau d’activité physique supérieur de 20 % à celles marchant sans chien, et leur temps de sédentarité est diminué de trente minutes. De quoi faire chaud au cœur des propriétaires des 7,3 millions de chiens vivant en France.

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