Prescriptions quasi records d’antibiotiques, couvertures vaccinales plus basses que la moyenne, prescriptions génériques à la traîne ou encore consommation d’alcool et de tabac élevées… Dans son « Panorama de la santé 2017 » rendu publique aujourd’hui, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques) met en exergue les points faibles de la France en matière de santé. Tout en saluant un système et des résultats globalement bons par rapport aux autres états membres.
Publié tous les 2 ans, ce rapport passe au crible toute une série de données portant sur l’état de santé des populations, l’accès aux soins, les facteurs de risques, la qualité et les résultats des soins, etc.
De nombreux indicateurs au vert…
Dans l’édition 2017, « de nombreux indicateurs sont au vert pour la France » souligne Francesca Colombo, chef de la Division Santé de l’OCDE. Les Français jouissent ainsi d’une espérance de vie à la naissance plus longue que la moyenne (82,4 ans vs 80,6). « L’espérance de vie à 65 ans est bonne aussi même si ce n’est pas toujours en bonne santé » complète cette experte.
Autre motif de satisfaction, l’accès aux soins, avec un reste à charge pour les Français ne représentant que 7 % des dépenses de santé soit l’un des plus faibles de tous les pays de l’OCDE. En miroir, la France accorde d’importantes ressources à la santé, lui consacrant près de 11 % du PIB.
En termes de qualité des soins, l’Hexagone fait aussi figure de bon élève « avec des résultats légèrement supérieurs à la moyenne pour les admissions à l’hôpital des malades chroniques, les taux de mortalité post-infarctus ou encore les taux de survie à 5 ans pour le cancer du côlon ».
... mais toujours des points noirs
Le bat blesse en revanche sur les antibiotiques avec un niveau de consommation au plafond, juste derrière la Grèce. « L'utilisation des antibiotiques est supérieure de près de 50 % à la moyenne des pays de l'OCDE » alerte Francesca Colombo. Jugée « préoccupante », la consommation de la France se chiffre ainsi à 30 « doses quotidiennes définies » pour 1 000 habitants, contre 20 en moyenne et 10 aux Pays Bas.
Autre point noir français, la vaccination victime de taux de couvertures à la traîne pour certaines valences pédiatriques. Pour la rougeole par exemple, « le taux de vaccination est parmi les plus faible des pays de l’OCDE », note l’organisation. En 2015, 9 % des enfants âgés d’un an en France n’étaient pas vaccinés contre la rougeole, contre seulement 5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.
La France fait aussi moins bien en ce qui concerne la consommation d'alcool (12 litres d'alcool pur par an et par habitant de plus de 15 ans contre 9) et le tabagisme (22 % de la population de plus de 15 ans contre 18 % en moyenne dans l’OCDE).
Enfin le rapport pointe de mauvaises performances en matière d’efficience, « avec de vraies marges d’amélioration ». La France accuse notamment un retard pour les génériques avec des prescriptions qui plafonnent à 30 % en volume pour une moyenne de 52 %.
Autant de bémols qui reflètent peuvent être davantage les peurs et les sujets de crispations « à la française » que de véritables lacunes de notre système de santé.
Bénédicte Gatin
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