Les transmissions sont l’occasion d’un passage de relais entre deux équipes soignantes. C’est l’occasion d’un passage de témoin entre une équipe qui vient de passer du temps à entrer en relation avec un groupe de patients et une autre équipe qui s’apprête à le faire. Mais que dire de la réalité de ces transmissions ? Comment le langage opère-t-il et produit-il, inévitablement, un écart entre ce qui est transmis et ce qui est reçu ? Maël Guillou, infirmière en psychiatrie à Dinan, en Bretagne, nous fait part de sa réflexion sur ce sujet épineux et sur cet irréductible décalage dont il est important, du moins, de prendre conscience.
En psychiatrie, les soignants constituent le témoin des événements qui se déroulent dans le service. Contrairement aux courses sportives en équipe où les témoins sont des bâtons inamovibles et identiques, quelle que soit l’équipe engagée, nous, soignants, sommes au contraire caractérisés par notre unicité (de perception, de temps passé auprès des patients, de notre sensibilité…).
Il apparaît illusoire qu’un même message soit véhiculé et interprété avec le même sens que lui conférait celui qui l’a initialement écrit.
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