Psychologie humaniste (Abraham Maslow, Carl Rogers), communication non violente (Marshall Rosenberg), psychologie transpersonnelle (Stanislav Grof),
méditation transcendantale (Maharishi Mahesh Yogi)[1]. etc. Influencées également par le courant de pensée « New Age[2] », maintes approches « particulières » de la psychologie ont ainsi le vent en poupe... Mais sont-elles bien sérieuses, ou doit-on craindre des dérives utopiques (telle cette Journée Mondiale de l’Orgasme[3] prônée par Donna Sheehan et Paul Reffell, pour lesquels « la guerre n’est qu’un avatar de la concurrence sexuelle ») et y voir même parfois des « faux-nez » de sectes ?
Comme de prétendus concepts « spirituels » parsèment certaines « formations » proposées par des employeurs naïfs à leurs collaborateurs, ou les pratiques de thérapeutes aventureux auprès de leurs patients, il est légitime de s’interroger sur le risque éventuel d’effets pervers dans toute forme de « développement personnel » ou de « thérapie. » Cette déclinaison louable du principe de précaution sous-tend justement une réflexion proposée par The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry à propos d’une technique de méditation aujourd’hui très en vogue, la « méditation pleine conscience » (mindfulness).
Troubles de la mémoire exécutive, dépersonnalisation, attaques de panique…
Ces préoccupations découlent, rappellent les auteurs, « d’un nombre croissant de rapports empiriques et anecdotiques selon lesquels la participation à une intervention axée sur la pleine conscience a entraîné, par exemple, des troubles de la mémoire exécutive, une dépersonnalisation, un trouble de la socialisation, des attaques de panique, des épisodes psychotiques... » Mais comme souvent en pareil cas, il est difficile de connaître l’enchaînement exact des phénomènes : la méditation pleine conscience présente-t-elle vraiment de tels effets indésirables pour ses adeptes, ou est-ce au contraire leur vulnérabilité préalable pour ces troubles qui les a conduits précisément vers cette thérapie ?
Dans « l’incertitude », les auteurs recommandent aux cliniciens de « conseiller aux patients de faire preuve de prudence dans le choix d’un instructeur de méditation pleine conscience » et de suivre eux-mêmes « une formation supervisée pendant au moins 3 ans avec des enseignants expérimentés » (dans cette technique de méditation) avant de « tenter de l’appliquer dans un contexte thérapeutique. » Comme devant toute forme de psychothérapie, l’écart entre la possibilité d’innovation réelle et le risque d’imposture est parfois ténu, et un esprit critique s’impose donc : prudence est mère de sûreté...
Dr Alain Cohen
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