Les dessins de Gaston Chaissac sont à découvrir au MASC en Vendée.
Le musée de l’abbaye de Sainte-Croix (MASC) aux Sables-d'Olonne, en Vendée, consacre jusqu’au 14 janvier une très belle et bouleversante rétrospective à l’œuvre de Gaston Chaissac. Grâce au récent prêt de la fille de cet artiste hors-norme, son travail coloré et rieur retrouve enfin un peu de lumière. Peintre marginal, voire marginalisé, Gaston Chaissac était bien un artiste érudit, perpétuel enthousiaste cueilleur d’idées dans la campagne vendéenne.
Il en faut peu pour qu’une vie bascule dans l’art. C’est avec une émotion intacte qu’Annie Raison, la fille de Gaston Chaissac, parle de la trajectoire improbable de son père. « Papa a été amené à faire ce travail de proche en proche, en douceur, comme une évidence. A partir du moment où il a rencontré Otto Freundlich, il a compris qu’il pouvait organiser sa vie autour de quelque chose qu’il aimerait. » On est dans les années 1930, le jeune Gaston Chaissac, après avoir quitté une famille disloquée dans l’Yonne, trouve refuge, en raison de sa santé fragile, chez son frère à Paris. Espiègle, il va tout faire pour éviter un petit emploi à la cordonnerie familiale afin de s’épanouir dans l’atelier artistique des voisins du dessous, rue Henri-Barbusse. « Chez Otto et Jeanne Kosnick-Kloss, il y avait de la lumière toute la nuit ! C’étaient des artistes et mon père s’est réfugié là-bas. Otto vivait dans un dénuement total. Mon père a vu quelqu’un qui vivait dans la misère, mais qui réalisait des choses extraordinaires. »
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