La chroniqueuse Maïa Mazaurette démonte l’idée d’une « pilule rose » qui alignerait le désir des femmes sur celui des hommes. Comme si la libido féminine était une maladie !
LE MONDE | | Par Maïa Mazaurette
C’est un Graal qui passe et repasse dans les espoirs des chimistes, et plus encore dans les radars des actionnaires : un jour, quelqu’un créera la parfaite pilule du désir féminin… ou un boîtier magique, ou des implants cérébraux, ou des cures hormonales. Contrairement aux tentatives passées, l’innovation sera efficace. Elle se vendra comme des petits pains au chocolat. Les femmes deviendront des hommes comme les autres. Nos problèmes d’asymétrie seront résolus et, dans la foulée, la croissance reprendra. Nous vivrons en paix pour toujours, dans la fornication et la joie. Amen ?
Le « Viagra féminin » fait fantasmer, on en questionne pourtant rarement les sous-entendus : si les femmes doivent rattraper les hommes, c’est bien qu’on considère la libido masculine comme normale – le masculin est neutre. De fait, une solide quantité de littérature scientifique dépeint des hommes à la vie fantasmatique plus riche, aux partenaires plus nombreuses, aux masturbations plus fréquentes, etc.
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