- HOSPIMEDIA
Le service de gérontopsychiatrie du CHU de Nîmes (Gard) a organisé jusqu'à aujourd'hui cinquante-six séances d'équipathie. Fortes de cette expérience, Nathalie Bessière, cadre de santé et Sabrina Jumentier, psychologue à la clinique nîmoise de psychologie médicale de la personne âgée, dressent le constat auprès d'Hospimedia des bienfaits de la médiation animale. Au total, 140 personnes ont bénéficié du programme qu'elles ont initié en 2015 en collaboration avec Marie-Pierre Chartier-de-Launoy, directrice du centre équestre de Saint-Côme-et-Maruéjols, où se déroulent les séances. Tout a démarré avec la volonté de développer des prises en charge non médicamenteuses. "Nos patients étant majoritairement issus des environs de Nîmes, nous avons tout de suite pensé à l'équithérapie dans la lignée de la culture camarguaise", se rappelle Sabrina Jumentier.
Pour ce faire, pas de prescription particulière, mais une décision collégiale qui aboutit à proposer à des patients ne présentant pas un tableau des troubles de l'humeur trop important et n'étant pas non plus encore rétablis, de suivre trois sessions d'équithérapie. Les pathologies de la dépression chez les séniors ont des causes multiples. Elles peuvent survenir par exemple après l'arrêt d'un traitement médicamenteux, un deuil ou encore être liées à des troubles bipolaires ou à la maladie d'Alzheimer. Les séances d'équithérapie sont organisées une fois par semaine, tous les mardis.
Les séances s'adressent à des âgés pouvant être apathiques ou atteints d'anhédonie, présentant des capacités motrices restreintes. Dans leur programme, se trouvent un poney, un âne et un cheval camarguais que les participants vont apprendre à connaître en les approchant et les brossant. Il n'est pas question de monter les animaux, mais d'aller à leur rencontre pour encourager les interactions. Et cela semble marcher puisque les professionnels présents à ces rencontres remarquent que leurs relations avec ces patients s'améliorent, ces derniers oubliant même leur maladie, au moins le temps de l'équithérapie. Les séances peuvent aussi permettre à la psychologue d'évaluer les compétences cognitives des séniors avec un nouveau regard. Ces observations menées à l'extérieur ne se substituent pas à celles réalisées dans le cadre des services, prévient Sabrina Jumentier.
L'animatrice équithérapie propose également aux participants de tresser la crinière des animaux afin de travailler leur dextérité et leur capacité de compréhension des consignes. La séance se poursuit avec une balade en carriole. Une personne monte et va guider ceux qui marchent à côté des autres animaux. C'est alors le moment d'observer cette marche. La séance se termine avec un repas pris à l'extérieur, l'occasion encore d'échanger. Finalement, il semblerait que ces sessions aient une incidence sur les comportements alimentaires et le sommeil des participants. Reste encore à démontrer toutes les interactions possibles avec des données empiriques.
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