En réponse à une demande de Santé publique France, l'INSERM vient de publier un rapport d'expertise collective intitulé « Agir sur les comportements nutritionnels ».
Les messages informatifs destinés à lutter contre le surpoids et l'obésité, comme 5 fruits légumes par jour, sont bien connus du public mais ils attirent de moins en moins l'attention, observe Santé publique France. De plus, leur visibilité est inégale selon les supports et ils peuvent être parfois perçus comme une caution des produits présentés dans la publicité.
Face à ce constat, le groupe d'experts réunis par l'INSERM, émet un certain nombre de recommandations, à commencer par la mise en place de lois restreignant les actions de marketing alimentaire auxquelles sont exposés les enfants. À titre d'exemple, le groupe d’experts recommande l'interdiction des publicités télévisées pour certains produits alimentaires durant les plages horaires visionnées par un nombre important d’enfants.
Mettre mieux le message en valeur
Le groupe d'experts demande aussi que l'on mette mieux en valeur les messages de santé publique accompagnant les publicités en faveur des produits alimentaires manufacturés et des boissons avec ajouts de sucres, sel, édulcorants de synthèse, obligatoires depuis 2007. Au lieu d'un bandeau situé en bas de l'écran, le groupe suggère, par exemple, de placer les messages sanitaires en plein écran, en début et/ou en fin de publicité. Si le dispositif des messages sanitaires n’est pas modifié dans sa forme actuelle, le groupe d’experts propose alors d’étendre la mise en place du dispositif à d’autres supports de communication.
Le rapport contient également des préconisations plus techniques sur l'optimisation des influences non conscientes des messages de santé publique, en « unifiant les messages pour permettre une bonne fluidité perceptive et conceptuelle ». Concernant la voie des influences explicites (conscientes), le groupe d’experts recommande l’utilisation de messages nutritionnels simples, compréhensibles, spécifiques et faciles à mettre en application. Ces nouvelles stratégies de communications devront être systématiquement pré-testées en contexte naturel et avant le lancement.
Des efforts en matière de recherche
Les experts estiment aussi qu'il convient d'améliorer les connaissances scientifiques sur les populations cibles leurs motivations et leurs attentes. Ils précisent que les effets des messages sanitaires actuels sont encore mal documentés, faute d'une bonne compréhension des mécanismes cognitifs et comportementaux en lien avec des messages nutritionnels. Enfin les stratégies de « marketing intégré » des industries doivent, selon les experts, être analysées.
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