| 16.03.2017
Le système de camouflage du VIH vient en partie d’être identifié. Des chercheurs français ont découvert un marqueur qui permet de différencier les cellules servant de « réservoirs » au virus chez les patients sous antirétroviraux.
Le CNRS, l’Inserm, l’Université de Montpellier, l’Institut Pasteur, tous ont collaboré à ces recherches. Récemment parus dans Nature, ces travaux permettront dans un premier temps d’isoler et d’analyser ces cellules qui hébergent le virus latent et demeurent par conséquent responsables de sa persistance alors que la charge virale est indétectable. Sur le long terme, ils ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques qui cibleront ces cellules afin d’éradiquer le virus.
Tout d’abord, les chercheurs ont travaillé in vitro sur un modèle d’infection qu’ils ont développé en laboratoire ayant dans l’idée que le virus pouvait laisser une empreinte à la surface des cellules hôtes. Et, effectivement, une comparaison entre des lymphocytes T infectées et leurs homologues sains les a conduits à remarquer une protéine particulière nommée CD32a qui était exprimée de manière spécifique par les cellules infectées.
Pour aller plus loin, les scientifiques ont étudié des prélèvements sanguins provenant de 12 patients traités pour le VIH afin d’isoler les cellules qui exprimaient le marqueur et ils ont pu constater que toutes étaient porteuses du virus. Or, l’activation de ces cellules in vitro a induit la production de virus infectieux, alors que leur élimination a engendré un retard conséquent de la production virale.
Un marqueur spécifique à 80 % des "réservoirs"
Ces travaux représentent une avancée supplémentaire vers un moyen de cibler les cellules réservoirs du VIH, après une étude déjà optimiste publiée en juillet dernier par PLOS Pathogensoù des chercheurs de l’université de Montréal expliquaient avoir découvert trois marqueurs de ces cellules.
Selon le Dr Monsef Benkirane, chercheur au CNRS qui a participé à l’étude, « Ce marqueur-ci est plus spécifique car il est présent sur 80 % des cellules réservoirs qui contiennent des exemplaires complets du virus », soit des lymphocytes capables d’induire des particules virales infectieuses.
Suite à cette découverte, le CNRS a déposé un brevet sur l’utilisation diagnostique et thérapeutique du marqueur.
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