À compter de ce 1er février, la maternité de l'hôpital Tenon à Paris (20e arrondissement) perd son niveau 2A et rebascule au simple niveau 1. En effet, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé ce 30 janvier par communiqué la fermeture temporaire de l'unité de néonatologie "en raison de difficultés de fonctionnement dues notamment à un effectif médical insuffisant". Ces douze derniers mois, ce constat a déjà entraîné la fermeture de la moitié de la capacité de cette unité. Mais ces difficultés se sont "récemment" accrues, à lire le CHU francilien, d'où sa décision.
L'unité de néonatologie compte douze berceaux au sein d'un service obstétrical de 42 lits. Fermeture oblige, la maternité de Tenon va donc se restreindre à prendre en charge "en suites de couche et dans trois lits de surveillance supplémentaires les nouveau-nés à trente-six semaines et de poids égal ou supérieur à 2 kilogrammes". En cas de besoin, elle pourra notamment s'appuyer sur le service de néonatologie de l'hôpital Trousseau (12e arrondissement), qui fait partie, au sein de l'AP-HP et tout comme Tenon, du groupe hospitalier de l'Est-parisien. À noter que "seuls les six berceaux actuellement ouverts dans l'unité de néonatologie sont concernés par cette fermeture temporaire", signale le CHU. Par ailleurs, les deux nouveau-nés présents dans l'unité en début de semaine dernière sont d'ores et déjà sortis et les admissions suspendues. Enfin côté ressources humaines, "des affectations temporaires vont être proposées aux personnels avant la mise en œuvre des projets de mobilité qui seront définis avec la direction [...] de l'établissement". À ce titre, complète l'AP-HP, un accompagnement personnalisé est mis en place pour chaque agent.
Fin 2016, la tension sociale était déjà extrêmement palpable au sein de la maternité avec un mouvement de grève notamment porté par les syndicats CGT et Sud de Tenon. Déjà en cause cet état de sous-effectif chronique, ainsi que la fusion des fonctions aides-soignantes et auxiliaires de puériculture. Parallèlement, les travaux de rénovation-extension de la maternité touchaient à leur fin pour un investissement à 7 millions d'euros. Or, selon les syndicats, la direction souhaite faire passer le nombre d'accouchements de 1 900 en 2016 à 2 800 en 2017 puis 3 500 à l'horizon 2020 tout en réduisant à deux jours la durée d'hospitalisation. Le tout, dénonçaient-ils, sans effectifs supplémentaires (lire notre article). De son côté, le syndicat FO de l'AP-HP laisse entendre ce 31 janvier par communiqué que l'audit de fermeture, mené par deux médecins de Trousseau, pointe non seulement un manque de pédiatres mais aussi des "pratiques dangereuses" et un "non-respect des prescriptions". Et de craindre de "graves répercussions" sur les patientes accouchant à Tenon et les soins des nourrissons. Par conséquent, le syndicat "exige" le "maintien" de la néonatologie et l'embauche de pédiatres "à la hauteur des besoins".
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