HOSPIMEDIA
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) publie (1) une brochure relative aux nouvelles substances psycho-actives (NSP) et nouveaux produits de synthèse (NPS), destinée aux services des urgences. Elle s'intègre dans le plan gouvernemental 2013-2017 de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Le document répertorie les NPS et NSP, qu'elles soient ou non classées comme produits stupéfiants ou psychotropes dans la législation française. Sels de bains, EPH, mescaline... au total treize types de NSP/NPS sont cataloguées, avec leurs compositions, noms alternatifs, voies d'administration, effets, signes d'intoxication et risques sanitaires. "Avec des structures chimiques nouvelles, dont certaines inventées pour contourner la législation sur les stupéfiants, ces NSP/NPS agissent en mimant les effets des substances illicites classiques", indique en introduction Danièle Jourdain Ménninger, présidente de la Mildeca, déplorant une augmentation des cas sanitaires et décès liés à ces produits. "Le nombre de NPS identifiées sur le territoire français augmente avec 3 en 2008, 11 en 2010, 23 en 2012 et 58 en 2014, puis s’ensuit une légère baisse en 2015 avec seulement 43 NSP/NPS identifiées. En Europe, c’est plus de 450 NPS qui ont été dénombrés depuis 1997", poursuit-elle. Face à la course qui se joue entre nouvelles substances nocives et législation, "la sensibilisation et l’information des acteurs de santé (urgences, service de psychiatrie, d’addictologie, CSAPA (2), CAARUD (3), services de médecine comme la cardiologie et les maladies infectieuses…) mais également du grand public, avec des messages adaptés, sont indispensables".
La brochure propose un protocole accompagnant la prise en charge thérapeutique en cas de potentielle intoxication à ces produits, destiné aux accueils des urgences, aux laboratoires hospitaliers et aux laboratoires spécialisés dans l'étude des NSP/NPS. Elle présente aussi les rôles des centres d'évaluation et d'information sur les pharmacodépendances (CEIP), de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (ODFT) en cas de trouble inexpliqué potentiellement lié à l'absorption d'une NSP. La brochure contient les coordonnées de l'ensemble des CEIP de France, leur rôle étant notamment d'établir un lien avec les services d'urgences et de réanimation concernés comme avec le patient et son entourage. "Il n’existe aucun traitement curatif spécifique de l’intoxication aigüe ou de l’addiction aux NSP/NPS", précise la brochure, qui propose toutefois une "approche thérapeutique", à savoir un traitement symptomatique, un traitement des complications et comorbidités psychiatriques et somatiques, une prise en charge des comorbidités addictives et la réduction des risques et dommages.
(1) en collaboration avec la DGOS, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (ODFT), l'association ELSA France et les centres d'évaluation et d'information sur les pharmacodépendances (CEIP).
(2) Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie.
(3) Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues.
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