Damien Coulomb 30.09.2016
Environ 60 % des personnes âgées ne se sentent pas respectée, selon une enquête menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur plus de 83 000 personnes réparties dans 57 pays, avec des résultats particulièrement mauvais dans les pays les plus riches. Ces chiffres sont rendus publics alors que l'OMS et l'ONU s'apprêtent à célébrer la journée internationale des personnes âgées.
Pour l'OMS, cette discrimination envers les personnes âgées a un impact important sur la santé physique et mentale. « Cette analyse confirme que le racisme anti-personnes âgées est largement répandu, explique le Dr John Beard, directeur du département Vieillissement et qualité de vie à l’OMS. La plupart des gens sont totalement inconscients des stéréotypes qu'ils usent à l'encontre des personnes âgées. À l'image du sexisme et du racisme, il est possible de changer ces normes sociales. Il est temps d'arrêter de définir les gens par leur âge. »
Cette étude s'accompagne de la sortie d'un « rapport mondial sur le vieillissement et la santé »dans lequel les auteurs enjoignent les pouvoirs publics de « contribuer à éliminer les nombreux obstacles qui limitent la contribution et la participation sociale continues des personnes âgées » et à considérer « les dépenses relatives aux systèmes de santé, aux soins de longue durée » des personnes âgées comme des investissements et non comme des coûts. Ces investissements doivent se matérialiser par une harmonisation des systèmes de santé aux besoins des personnes âgées, un développement des systèmes de soins de longue durée et la création « d'environnements facilitateurs » pour ces dernières.
Des conséquences tangibles
Selon des données récentes, les personnes qui ont une mauvaise opinion de leur propre vieillissement ont une espérance de vie réduite de 7,5 ans en moyenne par rapport aux personnes ayant une attitude plus positive.
D'ici à 2025, le nombre de personnes de plus de 60 ans aura doublé, et atteindra 2 milliards en 2050. Selon l'OMS, les discriminations peuvent prendre des formes variées, allant de simplement décrire péjorativement les personnes âgées comme des êtres fragiles, à restreindre leur accès aux soins, ou encore les pousser à la retraite, passé un certain âge.
En mai 2016, l'Assemblée mondiale de la santé a appelé le directeur général de l'OMS Margaret Chan à mettre en place une campagne de sensibilisation et de lutte contre les discriminations liées à l'âge.
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