Face au constat d'une mauvaise connaissance et d'une mauvaise utilisation des antidépresseurs et neuroleptiques, l'association Psycom a édité deux brochures relatives à ces produits, destinées aux usagers et usagers potentiels. Se basant dans son communiqué sur diverses études* réalisées ces dernières années, le Psycom rappelle que "l'utilisation des antidépresseurs semble trop élevée chez les personnes qui n'en ont pas besoin et souvent insuffisante chez celles qui en ont besoin". Il affirme que les prescriptions d'antidépresseurs sont souvent trop courtes ou trop peu renouvelées pour assurer une rémission totale sans risque de récidive. Par ailleurs, le Psycom évoque l'alerte de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de juin 2016, relative à la banalisation des neuroleptiques. "Les risques liés à l'usage des nouvelles molécules sont minimisés et leur prescription banalisée; en miroir, pour les molécules plus anciennes, les risques sont perçus comme rédhibitoires", déplore alors le Dr Hélène Verdoux, psychiatre et épidémiologiste à l'université Bordeaux 2.
Le Psycom note également un besoin croissant d'information de la part des patients et un recours grandissant à Internet de leur part. Il s'inquiète notamment du manque possible de fiabilité et d'indépendance de l'information disponible en ligne, potentiellement basée sur l'expérience personnelle limitée des uns ou les intérêts économiques des autres, estime-t-il. Pour palier ces manques et ces risques, l'association a donc édité deux brochures informatives, l'une concernant les antidépresseurs, l'autre les neuroleptiques avec pour buts affichés d'"améliorer la connaissance des effets, de proposer une information adaptée, d'expliquer de manière fiable et accessible les avantages et les inconvénients de ces médicaments, de favoriser le dialogue entre soignés et soignants, d'assurer ou restaurer la confiance". Ces deux brochures ont été rédigées en collaboration avec la rédaction de la revue Prescrire, choisie pour ses gages d'indépendance et d'expertise. "Ce projet s'est appuyé sur un groupe de personnes prenant au quotidien un traitement psychotrope", qui ont"participé à la validation finale des documents", assure le Psycom.
Les deux brochures présentent les produits selon leurs fonctionnements et leurs utilisations, leurs histoires, leurs limites, leurs différentes catégories et durées d'utilisation mais aussi les conditions dans lesquelles les utiliser, en complément de quelles thérapies, leurs effets indésirables, les risques associés ou comment les éviter. Le tout balisé par de courts témoignages d'usagers. Elles sont disponibles en téléchargement sur le site du Psycom.
* Le Psychom s'appuie notamment sur une étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies portant sur la consommation de drogues entre 2000 et 2014, l'étude "Potentially inappropriate psychotropic prescription at discharge is associated with lower functioning in the elderly psychiatric inpatients. A cross-sectional study du National Center for Biotechnology Information américain", une mise en garde de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de février 2016, la communication scientifique "Usage et mésusage des médicaments psychotropes : les antipsychotiques, nouvelle panacée pour les troubles psychiatriques ?" de l'Académie nationale de médecine.
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