Au lendemain des attentats perpétrés à Paris le 13 novembre, tous ont loué la rapidité avec laquelle les soins ont été organisés. La prise en charge du choc psychologique des victimes directes et de leurs proches n’a pas fait exception : dès 23 heures, le vendredi soir, la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de l’Hôtel Dieu était activée.
Faut-il tout psychiatriser ?
Pourtant, quelques jours à peine après le drame, des voix discordantes se sont fait entendre concernant la prise en charge offerte aux victimes. Le journaliste et médecin Jean-Yves Nau s’est penché à plusieurs reprises ces derniers jours sur son blog sur ce qu’il appelle une « polémique ». Cette dernière a en réalité deux volets, très différents.
D’une part, Jean-Yves Nau revient sur les réflexions de la psychologue Hélène Romano, qui sur le site The Conservation s’est interrogée sur le rôle de ces cellules, sur leurs dérives éventuelles. « Le constat actuel est celui de multiples dérives : psychiatrisation de réactions pourtant adaptées à des événements critiques ; prises en charge préformatées et standardisées ; contrainte à la verbalisation ; illusion qu’une unique intervention suffira à endiguer tous les risques de troubles post-traumatiques ; déclenchements motivés par des impératifs politiques et des pressions médiatiques bien plus que pour des raisons médico-psychologiques ; intervention de volontaires sans formation spécifique à la psycho traumatologie, voire sans aucune formation psychologique » énumérait Hélène Romano, citée par Jean-Yves Nau. Des critiques déjà formulées et qui sont peut-être en partie à certains égards recevables, même si une certaine distance par rapport aux évènements aurait sans doute été souhaitable, et bien qu’il soit sans doute inexact que les cellules d’urgence prétendent « endiguer tous les risques » grâce à une seule entrevue.
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