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mardi 24 novembre 2015

Frères et sœurs : les oubliés de la psychiatrie

 Médecin psychiatre, chef de service au Centre hospitalier Le Vinatier

Accueillir, rencontrer, travailler en partenariat avec les familles des patients souffrant de troubles mentaux est aujourd'hui une pratique recommandée dans l'exercice quotidien de tout psychiatre de service public. Or cela n'est pas toujours allé de soi.
La place des familles en santé mentale
En effet, les représentations autour de la place des familles en santé mentale se sont fondamentalement modifiées ces dernières décennies. Autrefois perçue comme cause des troubles la famille est devenue progressivement une ressource. Ce glissement est concomitant avec le mouvement de désinstitutionalisation, ou de sortie des patients de l'hôpital. Ce dernier est devenu un lieu de soins de la crise, les soins au long cours se poursuivant en ambulatoire à l'extérieur. Les patients retournent alors au domicile familial pour le plus grand nombre.
Les familles retrouvant leur place d'aidant naturel, leur implication redevient majeure tandis que leurs liens s'intensifient et se structurent avec le personnel soignant, notamment avec le soutien des associations de famille, acteurs incontournables dans les politiques de santé mentale. Mais que recouvre ce terme de famille, et par quels membres est-il incarné ?
Les troubles mentaux graves de l'adulte, telle la schizophrénie, émergent bien souvent à la fin de l'adolescence, à une période de vie où les sujets sont encore au domicile familial. Les parents sont naturellement les interlocuteurs privilégiés des soignants. Mais qu'en est-il de la prise en compte de la fratrie ?

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