Avec un parti-pris de distanciation assumé et farouche à l’égard d’un art contemporain jugé trop marchand et impersonnel, la Halle St Pierre semble une forteresse heureusement pleine de surprises et d’initiatives culturelles. Une citadelle de l'art insolite à défendre en ces temps de repli.
«La bête est morte» de Calvo, bande-dessinée mondialement connue sur la seconde guerre mondiale est présentée à l’exposition HEY! modern art & pop culture - ACT III
En 1995, l’exposition Art Brut et Compagnie, la face cachée de l’art contemporain, réunissant les cinq collections francophones majeures d’art brut et singulier, a inauguré le projet culturel de la Halle Saint Pierre. Depuis, plus d’une cinquantaine d’expositions ont poursuivi la recherche et la réflexion sur les formes insolites et hors normes de la création contemporaine.
Ce parti-pris de distanciation à l’égard de l’art contemporain est âprement défendue par sa directrice Martine Lusardy qui cherche à préserver la spécificité de l’art brut. Aussi juge-t-elle toutes tentatives de rapprochements avec l’art contemporain comme autant de compromissions risquant d’indifférencier cette création dans le tout-venant de la communication culturelle. Son respect indéfectible à l’égard des écrits fondateurs de Jean Dubuffet est d’ailleurs à contre courant d’une tendance actuelle au « révisionnisme » généralisé vis-à-vis du concepteur de la notion même d’art brut. Non seulement elle assume avec force l’idée que les créateurs d’art brut sont « indemnes de Culture », mais que ces derniers s’abreuvent, en revanche, à un bouillon de cultures populaires et foutraques comme en témoigne l’exposition actuelle HEY! modern art & pop culture - ACT III.
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