« Les techniques d’imagerie par IRM fonctionnelle les plus récentes permettent aux chercheurs de relier l’art à la science », se félicitent Adam Zeman et coll. de l’Université d’Exeter (Royaume Uni). En réalisant une cartographie encore inédite du traitement de l’information par différentes régions cérébrales, ils mettent en évidence des distinctions faites par le cerveau en fonction de la charge émotionnelle contenue dans un texte.
L’étude est publiée dans le « Journal of Consciousness Studies »(9 octobre 2013).
Un frisson qui court
Les chercheurs observent d’abord l’activité développée par un « réseau de lecture », un ensemble de zones cérébrales qui s’activent face à un texte écrit (situées dans le cerveau gauche).
Ensuite, ils constatent que des lectures chargées émotionnellement allument un certain nombre de régions qui par ailleurs sont connues pour être activées par la musique.
Ces régions, situées de manière prédominante dans le cerveau droit, ont été trouvées antérieurement « associées à ce qui fait courir un frisson le long de l’épine dorsale », notamment une réaction émotionnelle à la musique.
Lorsque les 13 volontaires recrutés pour l’étude lisent un de leurs poèmes favoris, le cortex cingulaire postérieur et les lobes temporaux médians s’allument, des régions qui ont été reliées à l’introspection et qui engagent le cerveau droit.
Mode d’emploi
Ces régions ne sont pas activées quand on fait lire des textes en prose émotionnellement neutres pour le lecteur : le mode d’emploi d’un radiateur, un extrait de roman, un sonnet difficile. Dans l’évocation du poème favori, il y a aussi l’implication de régions cérébrales associées à la mémoire, d’où l’idée que cette lecture d’un poème favori « est aussi une forme de remémoration. »
Un faisceau de données montre des réponses spécifiques du système nerveux face à l’art, soulignent Zeman et coll. Cette étude apporte un nouvel élément.
› Dr BÉATRICE VUAILLE
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