Freud, Wittgenstein, Lacan ; la sublimation en acte
Théâtre de l’action
Le travail de Wittgenstein est un lieu de rencontre privilégié avec la psychanalyse de Freud et Lacan. En effet, à partir de 1919 il critique Freud sur la base d’une lecture somme toute assez restreinte (L’interprétation des rêves (1900), Le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient (1905)) et Lacan, héritier auto désigné de Freud, commente Wittgenstein à partir du Tractatus logico-philosophicus. Ici, la philosophie et la psychanalyse s’observent et s’interpellent. Si Freud, Wittgenstein et Lacan ne se sont pas rencontrés, ils sont en dialogue à travers le thème de la sublimation. Nous retiendrons les diverses acceptions de ce concept : déplacement libidinal, solution au refoulement de pulsions, symptôme d’une dénégation (Freud, 1910, pp.63, 79, 114)[1], transgression du principe de réalité, dérivation perverse, symptôme de l’amour courtois (Lacan, 1986), mise en retrait, évitement d’exigences intenables, transpositions dans le champ de l’esthétique (Wittgenstein, 1966). Pour Freud et Lacan, ce concept central non défini dans la Métapsychologie (Freud, 1915), nourrit la théorie de l’inconscient, se nourrit de lui et évolue d’une façon notable. De son côté Wittgenstein en fait l’expérience dans sa pratique philosophique sans le conceptualiser. Cette dernière sublimation que nous dirons « philosophique » se rapproche de la sublimation quasi physico-chimique des sentiments dont parlait déjà Nietzsche dans Humain, trop humain. En effet, pour lui, dans chaque sentiment humain se trouve un reste sublimé du sentiment opposé :
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