Euthanasie : même dans le coma, l’âme est présente
À l’occasion du Vendredi saint, le pape Benoît XVI livre ses réflexions sur la souffrance engendrée par la guerre, la maladie ou les catastrophes. Dans ce qui constitue une première, le Saint-Père s’est prêté à un échange télévisé d’une heure et demie, enregistré il y a une semaine dans la bibliothèque du Palais apostolique. Une petite sélection a été retenue sur les 2 000 questions parvenues à la Rai Uno.
Benoît XVI rappelle notamment l’hostilité de l’Église à toute forme d’euthanasie, une « question non négociable », indique-t-on au Vatican, même si cette position partage l’Italie, au moment où sont discutées de nouvelles lois autorisant cette pratique dans certains cas strictement encadrés. Une mère italienne, filmée à côté du lit de son fils dans un coma profond depuis deux ans, confie son « calvaire » au pape : « Votre Sainteté, l’âme de mon fils Francesco qui est dans un état végétatif depuis le jour de Pâques 2009, a-t-elle abandonné son corps, vu qu’il n’est plus conscient, ou est-elle encore en lui ? » Selon le quotidien du Vatican, « l’Osservatore Romano », qui a révélé à l’avance la réponse du pape, l’âme de Francesco est « encore présente dans son corps ».
Le débat sur l’euthanasie a été relancé en 2009 par l’affaire Eluana, une Italienne restée 17 ans dans le coma jusqu’à ce que sa famille obtienne en justice le droit de suspendre son alimentation. Benoît XVI utilise une métaphore : « La situation est un peu celle d’une guitare dont les cordes sont détruites et ne peuvent dès lors plus vibrer. »« L’instrument qu’est le corps est lui aussi fragile, poursuit-il. Il est vulnérable, et l’âme ne peut résonner, pour ainsi dire, mais elle est bien présente. » Le pape se dit « certain que cette âme cachée ressent en profondeur » l’amour des siens.
› S. H.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire