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jeudi 19 janvier 2023

“L’Inconscient”, nouvelle formule, sur France Inter : regards croisés sur la psychanalyse

Irène Verlaque   Publié le 14/01/23

ogeday çelik / Getty Images/iStockphoto

Chaque dimanche après-midi, quatre professionnels prennent, tour à tour, le micro de “L’Inconscient” pour décortiquer des cas de psychanalyse. Critiquée pour ses poncifs datés, l’émission a su se régénérer pour proposer plus de pluralisme.

La mélancolie, la culpabilité ou encore l’anorexie. Depuis septembre, les auditeurs de France Inter ont pu entendre le docteur Juan-David Nasio aborder ces thèmes à travers le prisme de la psychanalyse, dans L’inconscient. Chaque dimanche après-midi, le psychiatre et psychanalyste franco-argentin, en exercice depuis une cinquantaine d’années, a fait le récit et l’analyse d’un ancien cas, puis répondu aux questions laissées sur le répondeur d’Inter par les auditeurs qui avaient écouté la première partie de l’émission en podcast.

Un format original, qui manquait toutefois d’une certaine fraîcheur, le producteur ayant tendance à opter pour une mise en scène un tantinet poussive, tant dans le ton que dans le choix des mots. Il arrivait que l’on tousse en l’entendant déclamer certains poncifs datés, comme dans l’épisode sur l’amour dans le couple, où il affirmait que les femmes uniquement — et pas les êtres humains en général — « associent si étroitement le sexe et la tendresse qu’elles ressentent l’acte sexuel comme un acte d’amour » et peuvent se sentir délaissées lorsqu’elles sont sexuellement insatisfaites…

“Pseudo-science”

L’émission est née de la volonté d’Adèle Van Reeth, arrivée l’été dernier à la tête de France Inter. La nouvelle directrice a constaté un regain d’intérêt pour la démarche psychanalytique, illustré notamment par le succès de la série En thérapie et le recours massif aux professionnels depuis la crise sanitaire.

Mais certains auditeurs de la station se sont émus qu’une antenne du service public offre un tel espace à une « pseudo-science »… Une critique balayée par la patronne de la radio : « Il y a beaucoup de domaines de l’existence qui ne relèvent pas de la science et qui pour autant ne sont pas inopérants, que ce soit l’art, la culture… » Elle dit prendre davantage au sérieux ceux qui reprochent à la discipline de n’avoir pas évolué depuis Freud. Et essaie par ce programme de montrer qu’il s’agit d’une activité « vivante, contemporaine et plurielle ».

Une pluralité qui s’entend désormais à l’antenne. Car, chose plutôt inhabituelle, L’inconscient vient de faire peau neuve, quatre mois seulement après sa création. Depuis début janvier, trois psychanalystes ont rejoint Juan-David Nasio : la pédopsychiatre Caroline Eliacheff, la professeure de psychopathologie Laurie Laufer et Clotilde Leguil, philosophe et membre de l’École de la cause freudienne. Tous quatre se succéderont chaque semaine au micro. « Je voulais qu’il y ait des psychanalystes de générations, d’obédiences et de pratiques différentes »,souligne Adèle Van Reeth, qui préfère finalement donner à entendre diverses façons d’exercer, de lire les textes et d’analyser des cas. Faisant ainsi le pari, bienvenu et plutôt osé, d’une émission portée par plusieurs voix.

L’inconscient, le dimanche à 15h sur France Inter et sur Franceinter.fr. Réalisation : Audrey Ripoull. 54 mn.


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