Maïmouna FAYE FALL Publication 11/11/2021
SENEGAL
Des spécialistes réfléchissent sur un projet d'intégration de l'enfant handicapé à l'école classique
Le colloque international francophone, qui a réuni pendant trois jours à Dakar des spécialistes de l’enfant venus d’horizons divers, a consacré un panel à l’intégration des enfants en difficultés à l’école classique. Ce, dans le but de leur faciliter l’accès au monde du travail. Pour la réussite d’un tel projet, neurologues, pédiatres, psychiatres... demandent à l’Etat de former d’abord les enseignants. Et aux parents, d’emmener ces enfants en consultation pour un diagnostic avant de les inclure à l’école classique pour éviter la stigmatisation.
Quelles stratégies et quel type de projet à mettre en place pour la prise en charge des enfants en situation de handicap notamment leur accueil à l’école classique? Quelles pourraient être les stratégies de collaboration entre les ministères de la Santé et de l’Education pour un meilleur accompagnement de ces enfants différents de leurs autres camarades ? Telles sont, entre autres, les questions sur lesquelles des spécialistes nationaux et internationaux ont discuté en plénière lors du colloque international francophone de psychiatrie infanto-juvénile tenu à Dakar pour la mise en place d’une plateforme d’avenir à proposer aux autorités étatiques dans le but d’harmoniser des actions autour de ces enfants certes différents, mais avec des potentialités, des ressources, des spécificités et des besoins qui leur sont propres.
Pour y arriver, psychiatres, neurologues, neuro-pédiatres ... ont réfléchi sur le sujet et échangé sur les obstacles. Des réflexions et échanges à l’issue desquels ils ont surtout donné des propositions qui pourraient aider à réussir un tel projet d’inclusion de l’enfant différent dans les écoles classiques. La position du pédopsychiatre à l’hôpital des enfants de Diamniadio et chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital de psychiatrie de Thiaroye est radicale.
Pour Dr Ndèye Awa Dièye, avant d’inclure ces types d’enfants à l’école, il faut d’abord savoir de quoi ils souffrent. C’est pourquoi, elle encourage les parents et les écoles à envoyer ou emmener les enfants se faire consulter. Car, dit-elle, «il arrive qu’un enfant vive avec un handicap pendant 10 ans alors qu’il pourrait pourtant être pris en charge à l’hôpital pour une amélioration de sa situation de handicap». Encore que le diagnostic doive se faire en fonction de sa pathologie avant d’élaborer un projet autour de lui parce que, indique encore Dr Dièye, les handicaps sont différents, tout comme leur prise en charge. «Le handicap visuel étant donc différent du handicap mental, Dr Dièye considère que si on met un handicapé visuel, un sourd muet et un autiste dans une même classe en pensant qu’on fait de l’inclusion, «on ne fait pas de l’inclusion, en réalité, mais de la stigmatisation» par rapport à ces enfants.
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