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samedi 13 novembre 2021

Dans les lycées, les «référents égalité» manquent à l’appel

par Juliette Deborde  publié le 8 novembre 2021 

Plus de deux lycées sur trois n’ont pas nommé de référent égalité, notamment chargé de la prévention des violences sexistes et sexuelles, pointe le collectif féministe NousToutes dans une étude dévoilée ce lundi. C’est pourtant une obligation depuis 2018. 

Leur rôle est d’assurer la transmission d’une «culture de l’égalité» entre les filles et les garçons à l’école, et d’éduquer dès le plus jeune âge. Pourtant, les «référents égalité» manquent à l’appel dans les établissements scolaires. Seule une minorité de lycées en sont dotés, selon une étude dévoilée ce lundi par le collectif féministe #NousToutes. La nomination de ces référents est pourtant obligatoire depuis 2018 : un comité interministériel du 8 mars 2018 prévoyait leur généralisation à tous les établissements scolaires du second degré.

Pour vérifier si cette obligation était respectée, l’association a contacté par téléphone en juin un millier de lycées de métropole et d’outre-mer, soit un quart des établissements sur le territoire. Le bilan est peu glorieux : sur 978 lycées sondés, 258 n’ont tout simplement pas su dire si un tel référent avait été désigné, et parmi les autres 68% n’avaient pas nommé de référent égalité – une mission qui peut être assurée par des professeurs, le conseiller principal d’éducation (CPE) ou encore une infirmière scolaire.

Les lycées privés, mauvais élèves

Les lycées privés font particulièrement figure de mauvais élèves : seuls 11% d’entre eux sont dotés d’un référent, contre 41% des établissements publics. Des disparités régionales existent aussi : les régions Paca (79%) et Pays-de-la-Loire (76%) pointent au bas du classement, tandis que la Normandie tire seule son épingle du jeu, avec 60% d’établissements disposant d’un référent.

«La lutte contre les violences, encore une fois, passe à la trappe», a déploré #NousToutes qui souligne le rôle pourtant indispensable de ces adultes ressources, notamment dans la prévention des violences sexistes et sexuelles à l’école et dans l’accompagnement des jeunes victimes. Le collectif a expliqué avoir voulu mener cette étude après avoir été sollicité sur les réseaux sociaux par des «dizaines» de lycéens et lycéennes confrontés à des situations «d’inégalité, d’agressions, de harcèlement» au sein de leur établissement scolaire et qui ne «savaient pas vers qui se tourner». Contacté par l’AFP, le ministère de l’Education nationale n’a pas réagi ce lundi.

Au-delà de la méconnaissance du dispositif, y compris par les chefs d’établissements, l’association pointe le manque de moyens dévolus au personnel éducatif pour assurer cette mission. Dans les lycées où des référents ont été nommés, ces derniers ont fait état d’un manque de ressources : accès à des contenus pédagogiques adaptés, mise à disposition de salles de classe, aménagement d’heures de sensibilisation pour les élèves… Signe de la non-considération de la problématique dans les établissements scolaires. En 2017, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) appelait pourtant dans un rapport à faire «des personnels enseignants et d’éducation les moteurs de l’apprentissage et de l’expérience de l’égalité», et invitait à renforcer leur formation pour «agir à long terme sur les mentalités». Un constat toujours d’actualité.


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