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lundi 7 septembre 2020

Coronavirus. Handicap, maladie mentale... Y a-t-il des dérogations au port du masque obligatoire ?

Élodie LONGÉPÉ   Publié le 
Si pour certains le masque est gênant, pour d’autre il est insupportable à porter. Pour certaines personnes en situation de handicap, il est un obstacle réel à la communication. Est-il possible de déroger au port du masque obligatoire ? On vous répond.

Avec l’épidémie de Covid-19, le masque s’est imposé dans nos vies. À la boulangerie, au supermarché, dans les transports en commun, dans certains lieux publics ouverts, et désormais en entreprise en open space… Et si certaines personnes peuvent éprouver quelques gênes à le porter (lunettes embuées par la condensation, oreilles tirées par l’élastique, problèmes dermatologiques), il y en a d’autres pour qui cet équipement de protection est bien trop difficile à porter, comme les personnes handicapées. Est-il possible de déroger au port du masque obligatoire ? Ouest-France vous répond.




« Lire les émotions juste avec les yeux, ce n’est pas simple »
Tout d’abord, le port du masque peut être problématique pour les personnes atteintes de handicap mental. Dans un environnement où les personnes qui les entourent sont masquées, la personne atteinte de trouble du spectre autistique pourra être perdue. La plupart de ces personnes ont besoin de voir les expressions du visage. Ce que confirme Jérôme Thouvenin, intervenant en prévention des risques professionnels et assistant Qualité, hygiène, sécurité et environnement à l’Adapei-Nouelles Côtes-d’Armor, et référent Covid de l’association : « Avec un masque on ne peut pas voir la réaction. Lire les émotions juste avec les yeux, ce n’est pas simple. »
En plus de permettre aux personnes malentendantes de mieux comprendre leurs interlocuteurs, les masques transparents pourraient aider les personnes atteintes de handicap mental. Bien que certains de ces masques ne dévoilent pas tout le visage, ils pourraient en améliorer la lecture.

Et puis, en ce qui concerne le port du masque, il y a des gens « auprès de qui c’est impossible », souligne Jérôme Thouvenin. Certains lecteurs nous avaient d’ailleurs déjà écrit à ce propos : allergique, souffrant de handicap mental, atteint d’une névralgie du nerf trijumeau

« Ça peut amener des troubles du comportement »

Certaines personnes atteintes de handicap mental « ne comprennent pas le sens » de porter un masque. « Ils n’ont pas la faculté de comprendre pourquoi il faut faire ça. Ils n’ont pas conscience du danger du Covid. […] Ça peut amener des troubles du comportement, voire de l’agressivité. »
C’est pourquoi il est possible, pour certaines personnes, de bénéficier d’une dérogation du port du masque afin de se rendre dans les lieux où il est obligatoire. Cette dérogation se présente sous la forme d’un certificat médical, justifiant de son handicap et de l’impossibilité de porter le masque.
« Mais toujours sous deux conditions, rappelle le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées : il sera nécessaire pour les personnes de se munir d’un certificat médical […] ; la personne handicapée sera également tenue de prendre toutes les précautions sanitaires possibles (port, si possible, d’une visière, respect des autres gestes barrières, à savoir rester à plus d’un mètre de l’autre, ne pas toucher son visage et les yeux, se laver très souvent les mains, saluer sans toucher les personnes, tousser ou éternuer dans son coude, utiliser un mouchoir en papier et le jeter). »

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