| 14.09.2019
Dans « Blessures », François-Xavier Perthuis relate comment la disparition de sa petite sœur est restée un traumatisme. Le kinésithérapeute souligne l'importance de ne pas taire le deuil infantile.
La photo d’un bébé trône dans la chambre de ses parents. François-Xavier interroge sa mère. « C’est Christine, ta petite sœur », lui annonce-t-elle. C’est tout ce qu’il apprendra.
Souffre-t-on du deuil de quelqu’un qu’on n’a pas connu ? À la lecture de « Blessures », roman autobiographique de François-Xavier Perthuis, on n’en doute plus. Cette petite sœur décédée bébé lorsqu'il avait deux ans le poursuivra toute sa vie. Le mystère qui entourait Christine l’a rendue omniprésente.
La clé de la résilience, sortir du silence
« Le secret rend les choses encore plus lourdes », affirme en préface le pédopsychiatre et psychanalyste Benard Golse.
De sa première blessure amoureuse au décès de son père, tous les “deuils” à suivre ne cesseront de faire écho à Christine, de réactiver cette souffrance, renforcée par un non-dit plus violent encore, la mort de son frère Pierre, alors bébé, quelques années après Christine. Lui n’a pas eu sa photographie.
Le métier de l’auteur fut sa rédemption. Très vite, il souhaite devenir soignant. L’apprentissage de la kinésithérapie le passionne et le divertit de sa douleur. Il continue « à faire vivre Christine en s’appropriant les forces de vie qu’elle n’avait pas eues ».
François-Xavier Perthuis explique comment les nombreuses lectures sur le deuil infantile et sa participation à une association d'entraide ont aidé à sa résilience. Au-delà du récit personnel, cet ouvrage défend « l’urgente nécessité d'offrir aux enfants endeuillés une écoute et un accompagnement de qualité », la meilleure des thérapies étant l’expression des émotions
"Blessures", éditions L'Harmattan, 106 p.
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