Le choix d'un praticien libéral ou d'un établissement s'apparente souvent à un parcours d'obstacles pour les Français, illustre un sondage* réalisé par Kantar pour l'Institut Montaigne, think tank libéral. Ainsi, 59 % des sondés jugent difficile de choisir un généraliste ou spécialiste pour une consultation et 44 % estiment compliqué d'opter pour tel ou tel établissement avant une prise en charge.
La question de la transparence des indicateurs de résultats se révèle centrale. La très grande majorité des Français (89 %) considèrent que la publication d'indicateurs fiables sur la qualité des soins dispensés à l'hôpital serait pertinente (et 85 % la jugent pertinente pour les praticiens libéraux). « Il existe de nombreux indicateurs mais rares sont ceux qui présentent un véritable intérêt pour les patients, l'information reste très fragmentée, centrée sur l'hôpital et l'information produite est diffusée au sein d'un seul établissement, sans publication des résultats », argumente l'Institut Montaigne.
Certes, des outils existent comme Scope santé géré par la Haute Autorité de la santé (HAS) qui informe sur le niveau de qualité des hôpitaux et cliniques, ou encore e-satis, indicateur de la satisfaction des patients hospitalisés. Toutefois, ces données « restent incomplètes et peu utilisées », analyse l'institut Montaigne.
Du côté des critères prioritaires de qualité (pour opérer un choix), les patients plébiscitent la qualité d'écoute et la disponibilité du corps médical (75 %), les résultats et le succès des opérations (69 %), la qualité de vie après la prise en charge comme la gestion de la douleur (66 %) ou le suivi après l'hospitalisation (59 %). La bonne information sur les étapes de la prise en charge (54 %) et la réputation d'un ou des médecins ainsi que des établissements sont également cités (autour de 50 %).
Augmenter la part de rémunération à la qualité
Dans ce contexte de forte attente, l'Institut Montaigne avance plusieurs propositions pour créer et diffuser des indicateurs de qualité sur le service médical rendu aux patients.
Il suggère en premier lieu de créer une task force « pluridisciplinaire » afin de définir des indicateurs de résultats en s'appuyant sur des exemples développés à l'international. L'idée serait de mobiliser un groupe de travail ministériel réunissant l’ensemble des parties prenantes – CNAM, HAS, France Assos Santé ainsi que la Fédération des spécialités médicales (FSM) regroupant les conseils nationaux professionnels (CNP) – pour valider des sets d’indicateurs de résultats dans « neuf prises en charges médicales, et couvrir ainsi 80 % des soins à l’horizon 2022 ».
Le think tank propose aussi de « systématiser le recueil d'indicateurs de résultats cliniques » auprès des équipes de soins et des établissements mais aussi auprès de « 100 % des patients dans les pathologies cibles ». Ces indicateurs devront ensuite être rendus publics, transparents et accessibles à tous, via un « site public ».
Il convient d'aller encore plus loin. L'institut Montaigne recommande que les indicateurs de résultats qui auront été définis puissent être directement intégrés dans les « régimes d'autorisation des activités de soins » des établissements et même de « certification » des praticiens. Ces indicateurs devraient aussi permettre de bâtir des programmes d'amélioration de la qualité et de doper la pertinence des soins.
Côté rémunération enfin, le think tank préconise d'augmenter progressivement la part de la rémunération à la qualité dans les revenus des médecins et des établissements, une idée déjà formulée dans le rapport Aubert sur les paiements combinés.
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