| 29.04.2019
Dans un communiqué, l'Académie nationale de médecine demande aux pouvoirs publics d'agir de manière plus forte dans la lutte contre l'alcool. En plus d'avancer des arguments de santé publique, nos académiciens s'appuient sur les résutats d'un sondage de 2018 (LNC-Ominion Way) rappelant qu'une majorité de Français est favorable à la mise en oeuvre d'une politique de santé ferme contre l'alcool (comme l'interdiction totale de la publicité approuvée par 70% des sondés).
La nécessité d'une action efficace
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement et les agences de santé se font critiquer sur ce sujet. Le Plan Prévention présenté par Edouard Philippe en mars 2018, comme le Plan addiction divulgué au début d'année avaient déçu de nombreux acteurs de santé publique et addictologues. Et même si en mars dernier, Santé publique France a lancé une campagne de communication sur les nouveaux repères de consommation : « Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours », toutes les mesures mises en place ou qui vont l'être restent très insuffisantes pour nos académiciens.
Nécessité de s'opposer au lobby
Rappelant qu'en France, l'alcool est responsable chaque année du décès de 30 000 hommes et 11 000 femmes, et que sa consommation n'a pas baissé depuis 2013, nos sages demandent « de mettre en œuvre les mesures qui ont une efficacité démontrée et reconnue ». En d'autres termes : principalement augmenter les taxes des boissons alcooliques, interdire le marketing et la publicité.
Pour nos académiciens, cela signifie avant tout « s'opposer au lobby alcoolier ». Dans son communiqué, l'académie énumère quelques-uns des effets de ce lobbying, comme la diffusion de dépliants scolaires pour les 3-6 ans sur la vigne sans parler d'alcool, ni de ses effets ; ou « l'acharnement à favoriser la consommation de vin des femmes (So Femmes & Vin) » ; ou encore la proposition parlementaire de rétablir la consommation d'alcool dans les stades.
Le lobby de l’alcool parvient « à retarder les mesures nécessaires avec le résultat sans précédent d’une stagnation de la consommation d’alcool en France à un niveau inacceptable », conclut l'Académie.
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