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lundi 18 juin 2018

Ingestion de pile bouton : des chercheurs conseillent de donner du miel jusqu'à la prise en charge de l'enfant à l'hôpital

Charlène Catalifaud
| 11.06.2018



miel
Crédit Photo : PHANIE


En cas d'ingestion d'une pile bouton, la consommation de miel a un effet protecteur et permet de réduire la survenue de lésions, selon une étude parue dans « The Laryngoscope ».
Du fait de leur taille et de leur aspect, les piles boutons sont régulièrement avalées par les jeunes enfants. En France, l'ingestion de piles boutons est responsable de plus de 1 200 visites aux urgences chaque année.

Des lésions au niveau de l'œsophage
Même en l'absence d'obstruction des voies respiratoires, ce phénomène peut être à l'origine de complications, telles qu'une perforation de l'œsophage. En effet, lorsque les piles boutons entrent en contact avec la salive et les tissus, il se forme une solution alcaline riche en hydroxyde, qui engendre des lésions au niveau des tissus de l'œsophage.
« Étant donné que de graves dommages peuvent survenir dans les 2 heures qui suivent l'ingestion d'une pile, l'intervalle entre l'ingestion et l'extraction est un moment critique pour agir afin de réduire les lésions de l'œsophage », souligne Ian Jacobs, un des auteurs de l'étude.
Afin de trouver un moyen de réduire les risques, les chercheurs se sont attelés à identifier un produit qui serait facilement disponible pour une intervention immédiate. Ils ont ainsi étudié plusieurs liquides visqueux peu acides que l'on retrouve communément dans les foyers : jus de pomme, jus d'orange, boissons énergétiques, miel et sirop d'érable.
Ils ont testé ces liquides ainsi que le sucralfate, un médicament contre les ulcères, sur des porcs, en les comparant à une solution saline contrôle afin de déterminer leur capacité à neutraliser la solution alcaline.
Le miel forme une barrière protectrice
Seuls le miel et le sucralfate ont démontré leur efficacité : ils agissent en limitant l'augmentation du pH tissulaire due à la pile, entraînant des lésions plus localisées et superficielles qu'avec la solution saline. Du fait de sa viscosité élevée, le miel agit également comme une barrière protectrice entre le tissu de l'œsophage et la pile. Il a de plus l'avantage d'être généralement apprécié des enfants.
Les auteurs recommandent ainsi aux parents de donner précocement et régulièrement du miel à l'enfant jusqu'à sa prise en charge à l'hôpital, où le sucralfate pourra ensuite être administré en contexte clinique jusqu'à l'extraction de la pile par endoscopie. Sauf pour les cas de potentiels sepsis ou de perforation de l'œsophage ou d'allergies à l'un ou l'autre de ces produits, précisent-ils. Le miel est par ailleurs à proscrire chez les enfants de moins de 1 an en raison du risque de botulisme.
« Alors que de futures études permettront d'établir le volume et la fréquence optimaux pour chaque traitement, nous estimons que ces résultats peuvent servir de référence pour des recommandations cliniques, indique Ian Jacobs. Avaler en toute sécurité n'importe quelle quantité de ces liquides avant l'extraction de la pile est préférable à ne rien faire. » La vigilance des parents en amont est bien entendu de mise en conservant ces piles dans des lieux sécurisés, rappellent également les auteurs.

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