BURGER/PHANIE
L’activité physique en tant que telle n’est pas associée à une diminution des risques de survenue de démences. C’est du moins ce que révèle une étude de l’Inserm dont les résultats ont été récemment publiés dans le BMJ.
Certains travaux ont suggéré que l’activité physique pouvait s’avérer un facteur neuroprotecteur qui permettait de retarder l’apparition de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer. Afin de vérifier cette hypothèse, une équipe de chercheurs de l’Inserm en collaboration avec The University College London a mené une étude longitudinale qui incluait plus de 10 300 personnes ayant entre 35 et 55 ans au début des travaux. Les participants ont été suivis entre 1985 et 2012 soit près de 27 ans. Les scientifiques ont mesuré leur activité physique tous les 4 ans et leur ont fait passer de nombreux tests cognitifs.
Une baisse d’activité physique, un premier signal ?
Les résultats sont clairs : la pratique d’une activité physique n’aurait pas d’influence sur le risque de démence. En effet, les personnes suivant les recommandations de santé publique en termes d’activités physiques (soit au moins 2 h 30 par semaine d’activités d’intensité modérée) présentent un déclin des fonctions cognitives équivalent aux personnes ne suivant pas ces préconisations. « Ces résultats sont corroborés par deux essais d’intervention récents et un rapport d’experts publié le 22 juin 2017 qui conclut en un manque d’évidence suffisante quant à un effet protecteur de l’augmentation de l’activité physique sur le risque de démence », affirme Séverine Sabia, la chercheuse de l’Inserm qui a dirigé l’étude.
Toutefois les spécialistes ont remarqué une baisse de l’activité physique (jusqu’à deux heures par semaine en moins) dans les neuf années qui précèdent le diagnostic chez les sujets ayant développé une démence. Ces observations laissent à penser que ce déclin pourrait faire partie des changements qui surviennent pendant la phase préclinique d’une démencetelle que la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, cette pathologie demeure difficile à diagnostiquer avant que certains signes cliniques comme les troubles de la mémoire ou la perte d’autonomie n’apparaissent. Pour les chercheurs, il reste à savoir si rester actifs durant cette phase préclinique pourrait ralentir l’avancée de la maladie.
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