MAROC 06 juillet 2017
Murat Karaali
Des associations de familles se battent pour que la psychiatrie ne soit plus le parent pauvre du système de santé marocain. Trop souvent, les personnes vivant avec une maladie psychique se retrouvent à la charge de l’entourage qui est totalement désemparé et qui, parfois, se tourne vers la «tradithérapie».
«On n’a jamais accordé d’importance à la prise en charge des malades psychiques», soupire au téléphone le Dr Bouchaib Karoumi, psychiatre et pédopsychiatre à Casablanca, auteur de La schizophrénie au Maroc: «Ici, la santé mentale n’a jamais été une priorité.»
Et pourtant… Selon les chiffres du Ministère de la santé du royaume, un Marocain sur deux, âgé de 15 ans et plus, souffre ou a souffert d’un trouble mental. Cinq millions des sujets de Sa Majesté Mohammed VI présentent des symptômes de dépression. Plus d’un tiers des psychiatres pratiquent à Casablanca ou à Rabat, la capitale. Pour ce qui est des structures d’accueil, le royaume compte moins d’un lit pour 10 000 habitants. Le Ministère de la santé a indiqué, en 2014, vouloir créer trois hôpitaux psychiatriques régionaux d’ici à la fin 2016 afin de porter le nombre de lits à 3400. Mais ces trois hôpitaux, avec quatre unités de pédopsychiatrie, tardent à sortir de terre.
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