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lundi 5 décembre 2016

À la clinique Arago, exercice de simulation dans le « bloc des erreurs »

Sophie Martos  24.11.2016


Arago
Les Drs Luc Kerboull et Olivier Schraub, Mathilde de Vaucorbeil ... Crédit Photo : S. Martos
À l'occasion de l'opération annuelle de la sécurité des patients, du 21 au 25 novembre, la clinique chirurgicale Arago, dans le XIVe arrondissement de Paris, a ouvert ses portes ce mercredi à Anne-Marie Armanteras-de Saxcé, directrice générale de l'offre de soins (DGOS, ministère de la Santé), pour échanger et mesurer l'implication des équipes médicales autour de la qualité et de la sécurité des soins. Au programme : visite du « bloc des erreurs », présentation de la fiche de liaison de sortie et de la conciliation médicamenteuse. « Le Quotidien » était présent.

Après un passage aux vestiaires pour enfiler des tenues de bloc bleues, masque, charlotte et surchaussures, l'atelier dans le « bloc des erreurs » concocté par Amélie Gélis, directrice de la clinique, démarre. Il consiste en un exercice de simulation mettant en scène une équipe pluridisciplinaire (infirmière, chirurgien et anesthésiste) réalisant la check-list préopératoire d'une patiente venue se faire poser une prothèse. Cette check-list est un filet de sécurité permettant d'identifier d'éventuelles aberrations sur l'identité du patient, la stérilisation du bloc, le matériel mis à disposition, une erreur de côté, etc.
Exercice grandeur nature
Dès l'entrée dans le bloc opératoire, la fausse patiente également en tenue de bloc, jouée par une représentante des usagers, est allongée sur son lit. Les professionnels de santé commencent leur interrogatoire. En quelques minutes, l'équipe médicale décèle plusieurs erreurs dans le dossier médical et la salle d'opération. « Le consentement de la patiente n'est pas bon », lance Mathilde de Vaucorbeil, IBODE et responsable de bloc. « Il n'y a pas de respirateur. Le plateau sur le chariot est usagé, je ne sais pas qui l'a préparé et il y a une inversion du nom et du prénom de la patiente dans la carte de groupe », s'alarme le Dr Olivier Schraub, anesthésiste.
Nouvelle surprise, quelques instants plus tard. « Le côté à opérer n'est pas le bon ! On ne nous a pas prévenus non plus de l'infection du pied de la patiente ! », observe le Dr Luc Kerboull, chirurgien. Au total, 12 erreurs seront dépistées par l'équipe. L'opération ne démarrera pas avant que tout soit en ordre et vérifié une nouvelle fois.
Pour Amélie Gélis, ces exercices sont indispensables à l'amélioration des équipes sur la sécurité des soins et du patient. « En cas d'incidents, nous programmons un scénario afin de sensibiliser les équipes, explique-t-elle. Nous analysons les fiches d'événements indésirables et les questionnaires patients une fois tous les 15 jours puis nous faisons un retour aux équipes. »
Une lettre de liaison pour le médecin traitant
Mais les mesures prises pour assurer la sécurité des patients ne s'arrêtent pas là. Sur le site du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph dont fait partie la clinique Arago, les services ont remplacé le compte rendu d'hospitalisation par la lettre de liaison de sortie adressée au médecin traitant du patient (qui devrait être rendue obligatoire par la loi de santé au 1er janvier 2017). Elle rassemble l'ensemble des informations de son passage dans la structure hospitalière : identification, motifs, annonce d'attente des résultats, suites à donner, synthèse médicale du séjour et traitement de sortie.
Autre levier pour réduire les erreurs, le service de cardiologie a mis en place la conciliation médicamenteuse de sortie. Elle consiste à faire travailler en binôme, un médecin et un pharmacien afin qu'ils comparent les traitements administrés à l'entrée ainsi qu'au cours de l'hospitalisation et de les ajuster pour la sortie. « Nous améliorons la continuité des soins et le dialogue ville-hôpital. Une ordonnance finale explicative est délivrée au patient et médecin traitant. On gagne du temps », précise Jennifer Corny, pharmacienne à Saint-Joseph.

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