Marqueur de la maladie d’Alzheimer, le taux d’amyloïde cortical présent dans le système nerveux central serait corrélé à la solitude chez des personnes âgées demeurant dans la norme au niveau cognitif. C’est ce que montre une étude publiée dans JAMA Psychiatry du 2 novembre.
Des signes d’altération émotionnel ou comportemental chez des seniors pourraient être les premières manifestations de la maladie d’Alzheimer avant le début des altérations cognitives. Or, la solitude tel qu’elle est perçue par les intéressés est un état d’isolement social et émotionnel dont on sait qu'il est associé à un déclin cognitif et fonctionnel et à un risque accru de survenues de démences de type Alzheimer. C’est pourquoi les chercheurs de la faculté de médecine d’Harvard à Boston ont émis l’hypothèse que se sentir seul pouvait être lié à un taux de protéines amyloïdes élevé.
Ainsi, les spécialistes ont utilisé l’imagerie pour mesurer le taux de bêta-amyloïde dans le cerveau et ils ont mis au point une échelle de solitude pour pouvoir estimer à quel point les personnes interrogées se sentaient seules. Les travaux incluaient 79 seniors qui ne présentaient pas d’altérations cognitives dont 43 femmes et 36 hommes avec une moyenne d’âges de 76 ans. Parmi les participants, 28 % étaient porteurs du gène apolipoprotéine E4 (APOE4) principal facteur de risque génétique de la forme sporadique de la pathologie. De même, 32 % ont été classés dans le groupe « amyloïde positif » suite aux analyses de l’imagerie.
Les seniors « amyloïdes positif » ont 7,5 fois plus de risque de se sentir seuls
Le score moyen de solitude était de 5,3 sur une échelle allant de 3 à 12. Apparemment, 19 % des seniors ont déclaré avoir manqué de compagnie quelquefois, voire souvent, et le même pourcentage d’individus s'est parfois ou souvent senti exclus.
Les chercheurs ont remarqué que les taux de protéines amyloïdes corticales les plus élevés étaient associés à une grande solitude même après avoir pris en compte plusieurs autres facteurs dont l’âge, le sexe, la présence du gène APOE4, le statut socio-économique, la dépression ou l’anxiété. Par ailleurs, les personnes qui étaient dans le groupe « amyloïde positif » avaient 7,5 fois plus de risque de se sentir seules comparé aux autres. Le lien entre des taux élevés de protéines amyloïdes était d’autant plus fort chez les participants porteurs d’APOE4 par rapport aux non porteurs.
Les auteurs soulignent néanmoins que les participants de l’étude avaient tous un profil similaire avec une intelligence élevée et un certain niveau de scolarité. On constatait peu de diversités raciales ou socio-économiques. Enfin, les patients étaient en meilleure santé, mentale comme physique que la moyenne.
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