| 20.09.2016
Une revue de la littérature internationale, publiée ce mardi dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (« BEH ») de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), suggère une tendance à la baisse de l’incidence des démences au niveau internationale.
« Une meilleure prise en charge des facteurs cardiovasculaires, ainsi qu’une amélioration du niveau d’éducation et de l’hygiène de vie pourraient expliquer cette tendance », estime l’équipe menée par le Dr Catherine Helmer, de l’Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement (ISPED) de l’université de Bordeaux.
Côté français, les auteurs observent une baisse significative de l’incidence de la démence en dix ans, mais pour les femmes uniquement. Ces résultats découlent de la comparaison des données provenant de deux cohortes : la cohorte Paquid (avec plus de 3 700 participants inclus en 1988-1989) et la cohorte 3C (avec près de 9 300 participants inclus en 1999-2000).
Une tendance à confirmer
Mais les auteurs appellent à la plus grande prudence dans l'interprétation de leurs résultats, soulignant que cette tendance à la baisse n’est pas retrouvée dans toutes les études incluses dans leur revue, et qu’elle n’est pas toujours significative. De plus, l'analyse des tendances évolutives de la démence pose de nombreux problèmes méthodologiques. Par exemple, il n'existe pas d'échelle standardisée pour établir le diagnostic de démence, qui reste essentiellement clinique et évolue donc au cours du temps. « Même si cette baisse de l’incidence est confirmée, le nombre de personnes touchées par la démence devrait continuer à croître dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population », préviennent-ils.
131 millions en 2050 ?
Actuellement, il est estimé que le nombre de personnes démentes pourrait atteindre plus de 131 millions en 2050. « Mais ces projections sont basées sur des taux de prévalence/incidence stables de la maladie », soulignent les auteurs. Cette nouvelle étude suggère donc une possible surestimation des prévisions actuelles.
« La connaissance de la fréquence actuelle et à venir de ces maladies dans la population est essentielle pour la planification des besoins, qu’il s’agisse d’aides financières ou de besoins en personnels et en structures de prise en charge », expliquent les chercheurs.
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