L'Observatoire national des aides humaines, porté par Handéo, livre une étude sur l'accompagnement à domicile des personnes en situation de handicap psychique. Plusieurs freins à cette prise en charge persistent et notamment les difficultés d'accès à la compensation financière, via la prestation de compensation du handicap.
L'intervention de services d'aide à domicile auprès de personnes en situation de handicap psychique se heurte à plusieurs freins. La difficulté d'accès aux aides sociales et tout particulièrement à la prestation de compensation du handicap (PCH) constitue l'un des obstacles. Le manque de formation de certains intervenants à ces troubles particuliers, ainsi que le défaut d'information sur les situations et la méconnaissance des aides possibles et des procédures apparaissent également.
Dans une étude dédiée à l'accompagnement des personnes adultes en situation de handicap psychique, l'Observatoire national des aides humaines porté par l'association Handéo s'est attaché à identifier les besoins et les attentes de ces usagers et de leurs proches aidants, ainsi que le rôle et le positionnement des services d'aide à domicile (voir ci-dessous). Il présente les freins à cette intervention, ainsi que les leviers pour y remédier.
Les besoins en compensation évalués inégalement
Les besoins en compensation évalués inégalement
L'obstacle financier s'avère donc important, puisque les usagers en situation de handicap psychique font face à des difficultés d'accès à la PCH "et plus généralement pour les personnes avec un handicap dit “invisible“". Pour ce public, la reconnaissance des besoins en compensation pour les actes essentiels de la vie quotidienne est inégale d’un département à l’autre. Par ailleurs, "lorsque ces personnes y accèdent, l’étude montre des volumes horaires de plans d’aide humaine contrastés".
Pour solvabiliser l'aide, les auteurs de l'étude préconisent tout d'abord une meilleure diffusion des critères d'éligibilité à ce droit à compensation. Afin de remédier aux disparités territoriales, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie devrait par ailleurs piloter en 2016 "un groupe de travail visant à la formalisation d’un guide, à destination des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), portant spécifiquement sur l’évaluation et l’accueil des personnes en situation de handicap psychique". Selon l'étude, un partenariat plus étroit entre les structures et les MDPH pourrait également favoriser l'accès à ces droits.
Aller vers un fonctionnement plus flexible
L’étude souligne par ailleurs l’importance d'un fonctionnement plus flexible des services d’aide à domicile. Le manque de souplesse des plans d’aide humaine contraint en effet une partie des structures à adapter leurs prestations au cadre de la PCH et non aux besoins et aspirations des personnes en situation de handicap psychique et de leur proche aidant, indique Handéo par communiqué. Les résultats de l’étude ont également mis en évidence l’importance de renforcer les qualités d’accompagnement, "tant par la mise en place de formations spécifiques, de partenariats plus étroits que de soutien des intervenants à domicile", poursuit Handéo.
Concernant l'organisation des services et les pratiques professionnelles, les auteurs préconisent d'associer à l'évaluation à domicile l'ensemble des acteurs intervenant auprès de la personne et de centrer davantage la première phase de l'intervention sur la qualité de la relation avec la personne. Il apparaît par ailleurs important de prévoir une montée en charge de l'accompagnement à domicile, progressive et négociée. Les intervenants peuvent également être préparés pour diversifier leurs fonctions et notamment assurer une veille de la situation de la personne et de l'évolution de son handicap. Enfin, les auteurs encouragent, dans le cadre de l'accompagnement, le développement de l'autonomie de l'usager et l'acculturation des intervenants à stimuler la personne handicapée.
Enfin, le travail en réseau est préconisé, tout particulièrement avec les équipes des secteurs psychiatriques et des dispositifs médico-sociaux dédiés au handicap psychique. "La formation apparaît essentielle et la mise en place de temps de supervision et/ou d’analyse des pratiques seraient également indispensables dans le cadre de l’intervention à domicile auprès de ce public."
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