Bruxelles, le samedi 27 août 2016 – La trêve estivale nous avait laissé sur une question à certains égards difficilement soluble : faut-il ficher les médecins ? Nous étions revenus sur la tentation de certains groupes de patients d’épingler des praticiens dont les comportements et les déclarations paraissaient faire le lit d’une certaine malveillance voire maltraitance. Tout en remarquant combien ces pratiques mettaient en évidence le désarroi de nombreux malades, nous avions souligné les nombreux écueils d’une telle méthode.
Liste noire
S’il n’existe pas de symétrie parfaite entre les obligations et devoirs d’un médecin et ceux d’un patient, certains manquements des patients pourraient inciter les praticiens à établir eux aussi des "listes". En Belgique, la tentation est franche. L’été a été marqué par la violente agression d’un médecin généraliste, laissé dans un état critique après avoir subi plusieurs coups de couteau de la part d’un patient. Cette attaque a rappelé l'exposition fréquente des praticiens belges à la violence : un récent sondage a ainsi mis en évidence que 63 % ont déjà eu à essuyer les affronts de leurs patients, verbaux mais aussi physiques. Les récits de vols, coups voire même assassinats frappant des praticiens sont ainsi régulièrement relayés. Aussi, les associations de médecins généralistes ont-elles exigé un plan d’action. Le Conseil de l’Ordre des médecins a promis une réaction rapide et notamment l’établissement d’une « liste noire » des patients considérés comme dangereux.
L’idée de ce recensement n’est pas neuve, mais était demeurée inaperçue : seuls douze patients le plus souvent pour des agressions verbales ont été pour l’heure signalés à l’Ordre. Aujourd’hui, l’instance souhaite compléter ces données.
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