Laurent Komlanz, 57 ans, est infirmier libéral à Diebling. Né au village, il s’y est installé en tant que professionnel lorsque personne d’autre n’assurait les soins. Depuis, il s’est fait une place dans chaque famille.
Moselle. Son sourire et son regard malicieux masquent la fatigue d’heures et d’heures de travail, sans relâche, auprès de ses patients. À 57 ans, Laurent Komlanz est infirmier libéral à Diebling, petit village près de Freyming-Merlebach. Il y est né, y a toujours vécu. Mais il ne s’y est pas installé tout de suite professionnellement : « J’ai travaillé en milieu hospitalier d’abord », commence-t-il à raconter. « Mais au bout d’un moment, je n’en pouvais plus. Des murs surtout, j’avais besoin de lumière. »
« On n’a pas le droit à l’erreur »
Nous sommes en 1992 et à Diebling, personne n’assure les soins à domicile. Le jeune infirmier y voit une opportunité et décide d’ouvrir son cabinet. Le rapport au patient change immédiatement : « A l’hôpital c’est le malade qui est un étranger. Là, c’est moi, qui entre chez les gens, qui m’introduis dans leur intimité. Et je n’ai même plus la blouse pour me cacher derrière. » À cette époque, le matériel est moins sophistiqué qu’aujourd’hui, « les lits médicalisés n’étaient pas ce qu’ils sont désormais ».
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