Le Parentibus, créé par l’ancienne magistrate Catherine de La Hougue, est là pour écouter, pas pour trouver des solutions.
« Qu’est-ce que vous vendez ? » A Gouville-sur-Mer (Manche), un étal pas comme les autres, coincé contre les barrières de fin de marché, jouit des embruns de la meilleure saucisse à l’oignon du coin. Le Parentibus n’a pas la meilleure place, mais elle lui est gracieusement offerte par la municipalité.
Ici, on vient davantage vider son sac que le remplir. Entraînés par Catherine de La Hougue, une quarantaine de bénévoles sillonnent les petites routes de la Manche dans un minibus aménagé pour écouter les problèmes des habitants. « Les problèmes, entre guillemets. » Il ne faudrait pas effrayer les passants, ceux dont le regard s’attarde sans en avoir l’air sur les mots inscrits sur la porte d’entrée. Gratuité. Convivialité. Proximité.
La même scène se rejoue le lendemain, à une vingtaine de kilomètres. La saison estivale a commencé et le marché de Périers s’étend lui aussi plus qu’à l’accoutumée. Le troisième âge bronzé, de passage dans sa « vie secondaire », se mêle à ceux qui vivent là à l’année. L’hiver, les solitudes sont plus flagrantes dans ce département où peu de choses sont accessibles sans moyen de transport personnel. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Catherine de La Hougue à lancer le projet. « Puisqu’ils ne peuvent pas venir à nous, allons à eux. »
Bien des drames auraient pu être évités
Douze années dans la magistrature après une première vie de libraire-pâtissière – « entre autres ! » –, quatre enfants à élever et douze autres à qui faire une place plus ou moins passagère… La retraite de l’ancienne juge des enfants ne pouvait se résumer à une chaise longue plantée dans l’hectare et demi entourant sa grande maison en pierre.
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