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Par Léa Clermont-Dion
« T’as du sable dans le vagin », « Salope », « Conne », « tu devrais avoir le cancer ». Les attaques sexistes pleuvent dans le far-Web, répandues ici et là, dans le cyberespace parfois dans un anonymat complet et trop souvent en toute impunité. Un constat s’impose. Les dispositions législatives nationales semblent trop souvent insuffisantes pour limiter le discours haineux et sexiste.
Contrairement à ce que les auteurs de telles invectives semblent croire, la violence en ligne n’est pas sans conséquence, elle peut parfois entraîner la mort. Que l’on se souvienne de la tragique histoire de la jeune canadienne Amanda Todd, qui s’est suicidée en 2012, à l’âge de 15 ans, après avoir subi des menaces au revenge porn, soit la diffusion en ligne de contenu sexuellement explicite sans le consentement des personnes concernées. Un jeune homme dont elle avait fait la connaissance en ligne exigeait qu’elle se dévête devant sa webcam. À force de chantage, il est parvenu à lui soutirer plusieurs photos compromettantes. Ce qui ne l’a pas empêché de mettre ses menaces à exécution en publiant en ligne les clichés obtenus. Peu avant son suicide, Amanda a diffusé une vidéo sur YouTube dans laquelle elle racontait le harcèlement qu’elle avait vécu.
La haine contre les femmes n’est pas un phénomène marginal. En octobre 2015, l’ONU a publié un rapport qui démontre 73 % des femmes internautes dans le monde auraient expérimenté une cyberviolence sexo-spécifique : sextorsion, harcèlement, slut-shaming, fat-shaming, (« haro sur les salopes », « sur les grosses »), etc.
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