Faut-il organiser un dépistage systématique de l'autisme chez les très jeunes enfants ? La question agite les experts Outre Atlantique. Alors que l'American Academy of Pediatrics (AAP) recommandait jusque-là un dépistage de l'autisme pour tous les enfants entre 18 et 24 mois, un groupe d'experts indépendants du gouvernement fédéral américain s'est dit réservé mardi quant à l'utilité de ce dépistage.
Les indications actuelles sont insuffisantes pour déterminer si le fait de dépister systématiquement le trouble du spectre de l'autisme chez des enfants de 18 à 30 mois, sans signe apparent de la maladie, est bénéfique ou néfaste, a conclu dans sa recommandation finale l'U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF) dont le rapport paraît dans le JAMA. "Il ne s'agit pas d'une recommandation contre le dépistage mais d'un appel pour que davantage de recherches soient menées afin de pouvoir faire cette détermination", précisent ces experts. Tant qu'on ne disposera pas davantage de données sur l'utilité d'un dépistage universel, les médecins doivent s'appuyer sur leur jugement médical pour décider de la marche à suivre quant à l'utilité de ces tests sans symptômes apparents d'autisme, écrit en substance le groupe dans son rapport.
Un enfant sur 68 souffrirait d'autisme aux Etats-Unis avec des variations notables selon le sexe, la région ou la race. Les garçons étant plus touchés que les filles. Selon les statistiques, le nombre de cas serait en nette augmentation.
"Cette recommandation de l'USPSTF induit en erreur les familles et médecins et est préjudiciable à toutes les personnes atteintes d'autisme", a réagi Alycia Halladay, responsable scientifique de Autism Science Foundation, un organisme privé. Selon elle "un dépistage universel de l'autisme effectué tôt est très efficace pour identifier les enfants qui en sont atteints et un traitement précoce donne aussi de meilleurs résultats".
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