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mardi 16 février 2016

Etudes de médecine et formations paramédicales : ce qui va changer

Le Monde.fr  | Par Laura Buratti
Modulation régionale du « numerus clausus », multiplication des passerelles pour ceux qui échouent en Paces, accès des élèves du paramédical aux bourses sur critères sociaux : les études de santé font changer, à plus ou moins long terme.
Modulation régionale du « numerus clausus », multiplication des passerelles pour ceux qui échouent en Paces, accès des élèves du paramédical aux bourses sur critères sociaux : les études de santé font changer, à plus ou moins long terme. PHILIPPE HUGUEN / AFP
A l’issue de la grande conférence de santé, qui s’est tenue le 11 février au Conseil économique, social et environnemental (CESE), le gouvernement a établi une feuille de route de 22 mesures, dont certaines concernent directement les étudiants des formations médicales et paramédicales.
Certaines de ces mesures devraient s’appliquer dès la rentrée 2016 :

  • Modulation régionale du numerus clausus
Jusqu’à présent, le numerus clausus, soit le nombre d’étudiants admis à l’issue de la première année commune aux études de santé (Paces), était fixé par le gouvernement au niveau national. A partir de 2016, il le sera toujours, mais il devra se situer dans une fourchette proposée au niveau régional. La borne basse de cette fourchette correspondra aux besoins locaux en termes de professionnels de santé, pour lutter contre les déserts médicaux, et la borne haute aux capacités de formation des universités.
  • Multiplication des passerelles pour ceux qui échouent en Paces
Les étudiants qui échouent en Paces mais qui auront obtenu la moyenne pourront accéder à des « formations attractives en santé et sciences de la vie », indique la feuille de route. Concrètement, les passerelles à l’issue de la Paces devraient se multiplier, pour permettre aux plus de 80 % de recalés de ne pas perdre leur année.
  • Alignement des droits des élèves des formations paramédicales sur ceux des étudiants
Pour l’instant, les élèves du paramédical n’ont pas les mêmes droits sociaux que les autres, que ce soit en termes d’éligibilité ou d’accessibilité géographique pour la restauration collective, le logement étudiant, les bourses sur critères sociaux… Dorénavant, ils auront droit aux mêmes prestations sociales du Crous que les autres étudiants, ce qui devrait, à terme, contribuer à réduire les inégalités.
  • Accès facilité aux études médicales pour les professionnels paramédicaux
Jusqu’à présent, un ergothérapeute ou un orthophoniste qui souhaitait faire des études médicales devait repartir à zéro et s’inscrire en Paces, alors même qu’ils sont titulaires respectivement d’une licence et d’un master. Dorénavant, les professionnels paramédicaux seront éligibles aux passerelles permettant d’entrer directement en deuxième ou troisième année d’études médicales, selon des modalités qui restent à fixer.
D’autres mesures seront plus longues à mettre en place et ne seront effectives qu’à partir de la rentrée 2017, voire après :
  • Mutualisation d’une partie des cours entre les différentes formations
Les professionnels de santé sont amenés à travailler ensemble dans le cadre de suivi de patients et pourtant, les étudiants de ces formations ne se croisent jamais. A la rentrée 2017, une partie des cours seront mutualisés, complétés par des stages interprofessionnels, afin de permettre aux étudiants de mieux connaître les métiers de ses futurs collègues.
  • Evolution des modalités d’entrée dans le troisième cycle
A l’issue des épreuves nationales classantes, à la fin de la 6e année, les étudiants de médecine choisissent de se spécialiser en fonction de leur classement. Ce système provoque une « hiérarchie implicite des spécialités », selon le ministère de la santé. La Commission nationale des études de maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie (CNEMMOP) proposera à la rentrée 2017 aux étudiants de Paces des outils pour construire leur projet professionnel et permettre une entrée dans le troisième cycle qui tienne mieux compte de leur parcours et des besoins de santé territoriaux.
  • Développer les formations paramédicales publiques
Selon la région et la filière, les formations paramédicales affichent des tarifs d’inscription extrêmement variables, qui peuvent aller, pour certaines, jusqu’à 10 000 euros l’année. Le gouvernement prévoit de renforcer l’offre publique dans les années à venir, pour permettre une meilleure accessibilité financière aux études paramédicales. Pour cela, un état des lieux sera conduit cette année, afin de repérer les besoins.
  • Intégrer les formations paramédicales aux universités
Le cap est fixé, mais pas le délai. Ce que l’on sait, c’est qu’à terme, les formations paramédicales s’intégreront à l’université. Quand elles seront universitaires à part entière, l’avantage sera substantiel pour les étudiants : les frais d’inscription devraient alors s’aligner sur ceux de la fac, soit 250 euros environ l’année. Les passerelles entre les formations seraient également facilitées, grâce à un même lieu de formation et l’intégration au système licence-master-doctorat.
  • Laura Buratti 
    Journaliste au Monde

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