LA DIAGONALE DE L’ART
(MISE À JOUR : )
L’art brut se met sens dessus dessous. De la Maison des Métallos qui invite aux côtés de réfugiés, des autistes à se faire rédacteurs ou acteurs, à la galerie Christian Berst totalement investie par une installation de bodybuildeurs outsiders chaudement débarquée de Cuba, la création des marges ouvre ses frontières à tout-va, au risque parfois de la confusion.
De nombreuses thématiques sont communes à des artistes contemporains et des créateurs d’art brut ( architecture de l’intime, topologie de la mémoire, mythologie personnelle, etc.), en revanche l’art outsider semble rétif à toute représentation de la mort. Il serait dommage que l’art Brut perde son âme en cédant au quadruple écueil de l’art contemporain : la marchandisation, la personnification, la communication, et l’exhibitionnisme insatiable et obscène!
L’INTERPRÉTATION LGBT DE L’ART BRUT
A cet égard, la dernière exposition présentée à la galerie Christian Berst «fuerza cubana» (du 4 février au 2 avril 2016) est tout à fait exemplaire de certaines tentatives de récupération pour donner à l’art brut une proximité factice avec l’art contemporain. C’est ce que fait avec aplomb la directrice adjointe du New Museum de New York, Karen Wong, dans la préface au catalogue de l’exposition, en opérant une interprétation caricaturale des œuvres de Misleidys Castillo Pedroso afin de les ramener dans le giron de l’art contemporain. En prétendant rapprocher « les préoccupations des LGBT (lesbiennes, Gays, Bi, & trans) », très tendances aux Etats Unis, de la thématique des dessins accrochés chez Christian Berst, la jeune artiste cubaine est, pour le coup, dénaturée et dépourvue du caractère brute de sa création – à défaut de changer de sexe !
Misleidys Castillo Pedroso, Sans Titre, Gouache sur papier
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