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vendredi 16 novembre 2012

Thérapie comportementale contre Tourette
Publié le 08/10/2012

Dans le syndrome de Gilles de la Tourette, les tics commencent dans l’enfance, puis culminent à l’adolescence pour décliner généralement à l’âge adulte. Cependant, même des patients adultes continuent à éprouver des tics. Si les traitements psychotropes proposés sont souvent efficaces, ils peuvent susciter des effets indésirables, et des thérapies comportementales constituent des alternatives intéressantes, bien qu’elles ne semblent jamais avoir été évaluées chez l’adulte, dans des essais contrôlés sur une large échelle.
C’est cette lacune que vient désormais combler une étude conduite aux États-Unis, pendant quatre ans, sur 122 patients âgés de 16 à 69 ans (78 hommes et 44 femmes, ayant une maladie de Gilles de la Tourette ou un « trouble de tics chroniques »), pour comparer l’efficacité d’une thérapie comportementale (CBIT : comprehensive behavioral intervention for tics) à celle d’une approche associant démarche psychoéducative et thérapie de soutien (PST :psychoeducation and supportive therapy). Les patients ont reçu l’une ou l’autre de ces thérapies au cours de 8 séances réparties pendant dix semaines, avec prolongation éventuelle, en cas de réponse positive, sous forme de trois « séances de rappel » mensuelles (booster sessions). L’évaluation de leur efficacité était réalisée, au moyen de l’échelle YGTSS [1]  (Yale Global Tic Severity Scale : échelle globale de Yale sur la sévérité des tics) et de l’échelle CGII [2] (Clinical Global Impression–Improvement scale : échelle globale quantifiant la sensation d’amélioration) par un médecin ignorant la nature de cette thérapie.

Passant en moyenne de 24 à 17,8 (p < 0,001; effect size = 0,57), les scores YGTSS montrent une « amélioration significativement supérieure » chez les patients avec CBIT, par comparaison avec ceux recevant une thérapie non comportementale (groupe avec PST). À l’échelle CGII, 38,1 % des sujets se sentent « mieux ou beaucoup mieux », contre seulement 6,4 % du groupe-contrôle avec PST (p < 0,001). Et quand une évaluation a pu être réalisée six mois après le traitement, celle-ci a montré le bénéfice persistant de la CBIT. L’étude confirme donc, estiment les auteurs, que cette thérapie comportementale CBIT constitue une approche « sûre et efficace » pour traiter les adultes avec syndrome de Gilles de la Tourette.

Dr Alain Cohen

Wilhelm S et coll. : « Randomized trial of behavior therapy for adults with Tourette syndrome » Arch Gen Psychiatry, 2012; 69(8): 795–803.






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