Auch. Psychoses, névroses... traiter ou plonger
PUBLIÉ LE 12/04/2012 | DOSSIER RÉALISÉ PAR BÉATRICE DILLIES
santé mentale
Vendredi 2 mars 2012, à 7 heures. Un Gersois tue son frère avec un fusil de chasse avant de retourner l'arme contre lui. L'homme était suivi en psychiatrie. « Mais dès qu'il sortait de l'hôpital, il arrêtait son traitement pensant que les médicaments allaient le tuer. Et 4-5 mois après, il replongeait ; ça faisait trois semaines qu'il allait vraiment très mal », confie un voisin. Deux semaines avant à Auch, une jeune femme menace de sauter par la fenêtre. Un mois plus tôt, c'est son psychiatre qui a arrêté son traitement, considérant qu'elle allait mieux. Peu importe le coup du sort qu'il l'a faite replonger. Elle n'avait peut-être plus de béquille médicamenteuse, mais son appel à l'aide a été entendu. Ces deux événements interrogent sur le nécessaire suivi des personnes victimes de troubles psychiques dans un département où les moyens ne cessent de baisser. L'an dernier, 5 739 Gersois ont eu recours aux services du CHS ou de la clinique d'Embats à Auch. On peut imaginer qu'ils sont aussi plusieurs centaines à suivre une psychothérapie dans l'antre feutré d'un des rares cabinets en ville qui subsistent dans le Gers. Certains pour un état dépressif passager, d'autres pour des troubles psychiques plus graves. Risquent-ils tous le pire pour un arrêt de traitement mal contrôlé ? Pas forcément.
Les médecins le savent, tout le monde est susceptible de « péter les plombs » un jour, même les personnes qui n'ont jamais pris le moindre médicament. Quant au traitement, même bien suivi, il n'est pas une garantie absolue contre la rechute… à l'instar des traitements contre le cancer ou contre toute autre pathologie lourde. « Dans un contexte particulier, on peut passer à l'acte même sous médicaments, indique le docteur Le Quang, psychiatre à Auch. Le médicament, c'est une digue. Mais quand le tsunami est trop fort, ça peut passer par-dessus ! » Raison de plus pour comprendre comment travaillent les spécialistes de la santé mentale dans le Gers. État des lieux.
Les médicaments : stop ou encore
Dr Christine Barla, pharmacienne
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