Sur le divan
10 Avr 2012 Par ElooOO°°
Il y a quelques années, ma vie a basculé. Un matin dans le métro en allant au travail, un travail que j’abhorrais, avec des gens que je méprisais, un travail qui m’a enlevé jusqu’à ma propre identité (on m’appelait Julie là-bas), j’ai fait ma première crise d’angoisse. Mon coeur s’est emballé. Mes jambes se sont mises à trembler. Ma vue s’est brouillée. Mon corps s’est déchiré… Tant qu’on ne l’a pas vécu, on peut pas s’imaginer la douleur que l’on peut ressentir dans un moment pareil. Une douleur écrasante et impalpable qui s’en va comme elle est venue, pour vous laisser vide, presque mort. Ce fût une, puis deux, puis des crises d’angoisse, qui ont fini par prendre le contrôle de ma vie. Je vivais dans la peur. Peur que ça recommence, n’importe où, dans le métro, dans la rue, au restaurant. N’importe où. Je vivais avec cette épée de Damoclés. Je marchais le regard fixé sur mes pieds, courbée par le stress. Et puis un jour, ce fût la crise d’angoisse de trop. Alors, j’ai tout plaqué. Mon travail, mais surtout ma vie. Je me suis enfermée chez moi pendant des mois. Je ne sortais plus. Je ne vivais plus.
Et puis, il a bien fallu repartir. Quand les forces sont revenues, un peu. J’ai retrouvé un travail, dans un secteur qui me plaisait mais surtout dans une entreprise où on ne vous transforme pas en robot, où l’humain compte. Les crises d’angoisse n’ont pas disparu, mais j’essayais de me battre contre elles, jour après jour. J’ai tergiversé, longtemps. J’ai cru que j’y arriverais toute seule. Mais un jour, il a bien fallu me rendre à l’évidence, oui j’avais besoin d’aide. Alors, j’ai repris mon courage à 2 mains et j’ai pris rendez-vous chez un Psychologue. Pour essayer de comprendre. Et pour aller mieux, tout simplement.
En octobre 2012, j’entamerai ma 3ème année de Psychotérapie (avec ma 3ème Psy). Désormais, ces séances hebdomadaires rythment mon quotidien. Elles font partie de ma vie. Quand j’y pense, c’est finalement assez étrange d’aller s’asseoir devant quelqu’un pour lui raconter sa vie, ses souvenirs, ses rêves, son intimité. Mais quand on a commencé, on a finalement du mal à se dire que l’on pourra arrêter un jour. Au tout début, mon esprit ressemblait à un enchevêtrement de fils. Alors, j’ai tiré un premier fil, puis un deuxième, j’ai commencé à démmêler ce tout qu’était ma vie, pour finalement commencer à comprendre. Comprendre déjà, que cette crise d’angoisse, la toute première, était le moyen qu’avait trouvé mon inconscient de me dire stop. Après des années à refouler mes sentiments, mes angoisses, mes colères, ma carapace s’est finalement brisée. Aujourd’hui, je vais mieux. Les crises d’angoisse sont toujours là, mais beaucoup moins présentes. Elles ne dirigent, en tout cas, plus ma vie. Je continue ce travail personnel pour que les répétitions inconscientes s’arrêtent et pour que mes enfants n’aient pas à (trop) porter le poids de mes angoisses.
Je ne sais pas trop pourquoi, j’ai écrit ce texte aujourd’hui. Sûrement parce que j’ai arrêté d’avoir honte d’aller mal parfois, et d’avoir besoin d’aide. Peut-être parce que j’ai voulu faire le point sur ce parcours difficile, mais tellement bénéfique, que j’ai entamé. Et puis rassurer les gens qui pourraient se poser la question. Non, aller voir un Psy ne signifie pas qu’on est fou, juste qu’on a envie d’être mieux avec soi-même.
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